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Débat à Tunis – IA et Art : une cohabitation envisageable ?

Dans le cadre du festival Imprim’Ness, premier festival des arts de l’impression et de l’illustration qui s’est tenu les 10 et 11 mars 2023, l’Institut français de Tunisie, en collaboration avec l’association Artforness, a accueilli au sein de l’auditorium une table ronde ; un espace d’échange sur la place et le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans le monde de l’art.

« L’IA et l’art peuvent-ils coexister paisiblement ? », une problématique soulevée lors d’un échange entre trois intervenant issus du monde artistique et technologique : Amine Kerkeni, instructeur et CTO chez InstaDeep, Asma Kraiem, illustratrice tunisienne, et Rima Khraief, artiste tunisienne. La table ronde, de près d’une heure, a été modérée par Nahla Techini, professeure à l’Institut supérieur de la musique de Tunis.

Amine Kerkeni, instructeur et CTO chez InstaDeep, leader EMEA des produits d’IA décisionnels pour l’entreprise, explique que « il faut trouver où la valeur ajoutée de l’être humain se situe dans cette chaîne de valeur. » ; la nouvelle chaîne de valeur créée par le développement, et l’expansion, de l’IA. Ce nouvel environnement crée, de ce fait, de nouveaux challenges tels que le questionnement sur l’attribution des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle lors de l’utilisation du nouvel outil qu’est l’IA.

« Un nouvel outil » pour Asma Kraiem, illustratrice tunisienne diplômé en design graphique, « qu’on ne doit pas craindre », déclare la dessinatrice de la bande dessinée « Shirin and the Recommender System Rewind » (« Shirin et le système de recommandation Rewind ») dont l’histoire aborde la thématique de l’IA dans nos sociétés actuelles. L’artiste affirme, en dépit du fait qu’elle n’ait pas usé d’un logiciel d’intelligence artificielle dans le cadre professionnel, que cette technologie est un outil d’aide pour les artistes aujourd’hui. Un avis soutenu par la deuxième invitée de la discussion issue du milieu artistique, Rima Khraief, artiste tunisienne autodidacte spécialisée dans la conception de mouvement (motion design) dont le travail allie projection vidéo et matière afin d’étendre la vidéo à une dimension plus palpable et manipulable. L’IA rend l’art « plus accessible », selon la motion designer, pour certains corps de métiers tels que la communication etc.

Cependant, l’art crée par cette technologie – malgré son accessibilité et sa facilité d’utilisation – n’est pas de l’Art : « Je ne pense pas que l’IA crée de l’art », note Asma Kraiem, « l’art crée par l’IA manque d’humanité », ajoute-t-elle. Un avis partagé par les intervenants de cette discussion.

Meriem Choukaïr

 

 

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