
Selon le rapport SIIPS 2025, les systèmes de paiement instantané (SPI) jouent un rôle stratégique dans la construction de l’infrastructure publique numérique (IPN) africaine, fondée sur trois piliers : paiements numériques, identité numérique et échange sécurisé de données.
Cette architecture intégrée pourrait transformer la prestation des services publics, réduire les coûts des transactions et renforcer la transparence financière. Pourtant, seuls quelques pays africains disposent aujourd’hui d’une IPN pleinement opérationnelle. Les principales barrières restent la fragmentation institutionnelle, le manque d’investissements, le déficit de compétences et les inquiétudes liées à la protection des données.
Les SPI représentent également un levier de modernisation des paiements gouvernementaux (G2P). Chaque année, près de 31 milliards de dollars sont transférés aux ménages africains via des programmes sociaux, souvent encore gérés manuellement. En rendant ces flux instantanés, sécurisés et traçables, les SPI pourraient accroître considérablement l’efficacité et la transparence des aides publiques.
Enfin, l’interconnexion des SPI à l’échelle régionale ouvre la voie à des paiements transfrontaliers instantanés, moins coûteux et mieux intégrés. Mais cette ambition se heurte à des défis de normes techniques (ISO 20022, API), de change et de gouvernance entre pays.
Pour AfricaNenda, le succès de cette transformation dépendra d’une coordination politique forte et d’une harmonisation continentale des cadres réglementaires : « L’interopérabilité n’est pas seulement technique, c’est un acte de souveraineté numérique africaine. »
Walid Naffati & IA