
Alors que l’intelligence artificielle (IA) s’impose dans toutes les entreprises, une étude mondiale de Salesforce révèle une vérité dérangeante : 84 % des organisations admettent que leurs données ne sont pas prêtes pour l’IA. Le rapport “State of Data & Analytics 2025” souligne un fossé croissant entre ambitions technologiques et réalité des infrastructures data.
L’IA devient centrale dans la stratégie des entreprises. Et pourtant, la majorité d’entre elles peinent encore à exploiter leurs propres données. C’est ce que révèle la deuxième édition du rapport “State of Data & Analytics” de Salesforce.

Salesforce a interrogé plus de 7 600 dirigeants et responsables data à travers 17 pays et 18 secteurs d’activité pour évaluer l’état de préparation des entreprises face à la révolution de l’IA générative et, désormais, agentique (basée sur des agents autonomes capables d’agir dans les systèmes).
Un fossé entre ambition et réalité
Si 63 % des dirigeants décrivent leur entreprise comme « très orientée data » (contre 53 % en 2023), près des deux tiers (63 %) des responsables techniques admettent que leurs organisations n’arrivent toujours pas à transformer ces données en décisions stratégiques. En moyenne, 26 % des données d’entreprise sont jugées « non fiables », tandis que la croissance annuelle du volume de données atteint 30 %, contre 23 % en 2023.
L’IA amplifie les faiblesses structurelles
Pour 91 % des dirigeants, l’essor de l’IA rend plus crucial que jamais le besoin d’être “data-driven”. Pourtant, 84 % reconnaissent que les stratégies de gestion et de gouvernance de leurs données doivent être entièrement repensées pour espérer des résultats crédibles.
L’étude montre que 89 % des responsables data ayant recours à l’IA ont déjà constaté des résultats inexacts ou trompeurs, conséquence directe d’une mauvaise qualité ou d’une mauvaise intégration des données.

Les silos et les données non structurées freinent l’innovation
Salesforce estime que 70 % des informations les plus précieuses des entreprises restent piégées dans des données non structurées (textes, images, vidéos, PDF, etc.). En moyenne, une entreprise utilise près de 900 applications, mais seulement 29 % d’entre elles sont interconnectées. Ces “données piégées” limitent la personnalisation, réduisent la performance des modèles IA et provoquent des pertes de revenus.
Vers l’entreprise “agentique”
Le rapport anticipe une nouvelle génération d’organisations baptisées “agentic enterprises”, capables d’intégrer des agents IA interopérables entre départements et partenaires. Mais là encore, trois dirigeants sur cinq doutent que leurs fondations data soient prêtes à supporter cette transformation. Seulement 43 % des entreprises ont mis en place un cadre formel de gouvernance des données, et 57 % n’ont aucune directive éthique sur l’usage de l’IA.

Un signal d’alarme pour les décideurs
Pour Salesforce, les entreprises qui réussiront leur mutation vers cette “économie agentique” seront celles capables de :
- unifier leurs données via des architectures de type “zero copy”,
- renforcer la gouvernance et la sécurité,
- et améliorer la culture data de leurs collaborateurs.
L’enjeu dépasse la performance technique : il s’agit désormais d’un critère de compétitivité mondiale.
Walid Naffati & IA