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Architecture du réseau France Telecom (Boucle Locale cuivre & collecte IP/ADSL)Fleche retour arrière

Vous vous apprêtez à lire un tutorial rédigé par le webmaster du site Infos-reseaux.com François LACOMBE. Les informations qui y figurent ne tiennent qu’à la responsabilité de son auteur.

Cet article a pour but de présenter l’architecture du réseau de France Telecom dans son intégralité en començant par la boucle locale puis en élargissant sur le réseau de transmission en passant par les Répartiteurs, points clés qui établissent la liaison entre ces deux entités. Je vous propose donc un voyage en profondeur à travers une paire cuivre (faites attention à ne pas vous affaiblir ^^)… Attachez vos ceintures!

Plan de l’article

0.)Avant-propos

Plusieurs des éléments cités dans ce texte sont pour le moins techniques. C’est pourquoi, il est conseillé d’éluder les passages en rouge (dit “note technique”) si l’on n’est pas trop copain avec ce genre de choses. Les “notes d’info”, en bleue, sont normalement compréhensibles par tout le monde. Bonne lecture.
Ayant pour vocation d’expliquer la majorité des cas que l’on peut rencontrer, cet article ne pourra se baser sur un exemple de Boucle Locale précise mais plutôt sur un ensemble d’infrastructures. Pour certaines raisons de confidentialité, l’emplacement exact voire la dénomination de ces infrastructures ne pourra être dévoilée. Il faut également dire que, bien que cette situation n’aie lieu que rarement, des changements profonds peuvent être effectués sur le réseau de France Télécom. Cet article ayant été écrit en 2005 puis révisé en 2006/7, il ne saurait tenir compte des futures évolutions (sauf dans le cadre de mises à jour de la part de son auteur).

1.)Vocabulaire

Avant de commencer votre lecture, certains mots doivent être définis dans le but de bien comprendre ce qui suit.
Je mets donc une liste ci-dessous.

  • RE : répartiteur. Cette abréviation désigne l’abri où est raccordée votre ligne. Il contient divers équipements permettant la liaison avec le réseau national. C’est exactement la même chose que N.R.A. (Nœud de Raccordement Abonné), C.L. (Commutateur Local) ou Central Téléphonique.
  • SR : sous-répartiteur. Cette abréviation désigne l’armoire où est brassée votre ligne au niveau de votre quartier. Il contient des plots métalliques pour raccorder votre paire de cuivre entre deux câbles (un arrivant du RE, l’autre allant chez vous).
  • Jarretière : continuité métallique composée d’une paire de fils permettant de raccorder une ligne par exemple. Elles sont utilisées dans les RE ou les SR.
  • Chambre de tirage : la construction de réseaux enterrés fait appel aux techniques du génie civil. Une chambre est un “coffre” en béton où l’on entrepose les épissures par exemple et elle permet de tirer les câbles. On peut repérer de telles chambres par les plaques en fonte sur les trottoirs ou sur la chaussée.
  • Epissure : division d’un câble en deux ou n parties, toujours d’une capacité en multiple de 7. Elles sont protégées par des manchons en plastique.
  • OZR : désigne la zone de distribution directe d’un RE, là où les abonnés ne passent pas par un SR, étant trop près du central. (Voir l’annexe sur la codification des infrastructures)

I.)Le réseau en Général – technologie RTC
1. L’évolution

A l’époque des balbutiements du téléphone, les communications entre abonnés nécessitaient une intervention humaine pour leur bon déroulement. Des opérateurs, placés dans des centres de réception d’appels étaient chargés de relier deux abonnés désirant être mis en contact. Aux moyens de cordons amovibles, ils établissaient des liens pour tracer la route de l’appel au travers d’une véritable toile d’araignée déjà conséquente à ce moment-là. Ce sont les débuts du RTC, le Réseau Téléphonique Commuté.

Par la suite, ce sont des équipements électromécaniques qui ont pris le relais (c’est le cas de le dire… ils en étaient bourrés de relais, certains se souviendront peut-être des clics ! à chaque fois qu’un appel était passé). Ces appareils ont juste remplacé les opérateurs et augmenté par la même occasion le nombre de lignes capables d’être traitées en un minimum de place. Comme dans bon nombre de situations, l’homme a laissé place à la machine (machines d’ailleurs appelées Commutateurs ou Autocoms maintenant).

2.)L’état actuel des choses

A partir des années 80/90, FT a su allier l’informatique à son réseau de commutateurs pour les faire dialoguer entre eux, de manière à ce qu’ils trouvent le chemin le moins encombré dans la multitude de routes possibles d’un point A vers un point B. Les ordinateurs qui commandent les Autocoms effectuent leur tache en fonction de la disponibilité du réseau pour éviter le temps d’attente de l’abonné appelant. Une fois la connexion effectuée à travers le RTC, un ‘train de sonneries’ est envoyé au destinataire, lui notifiant que quelqu’un l’appelle. Tout ça en temps relativement record (lorsque vous entendez la tonalité, cela veut dire que le téléphone sonne chez la personne que vous êtes en train d’appeler).

Note Technique – Les niveaux d’autocom Réservé à un public averti

Comme expliqué plus haut, des notes plus techniques ponctueront l’article pour ceux qui veulent aller plus loin.
Je voulais donc citer les différents types d’Autocom qui existent actuellement sur le réseau. Je commence tout de suite la liste (du plus petit au plus grand).

  • Le CAA ou Commutateur à Autonomie d’Acheminement : il gère une petite zone, souvent une seule boucle locale (si par contre la zone compte beaucoup d’abonnés, il peut y en avoir 2 pour la zone ou plus). Il renvoie ensuite ses appels au travers d’un lien de forte capacité (le plus souvent , il s’agit d’une fibre optique) partant du central téléphonique vers un plus gros modèle de commutateur : le cœur de chaîne.
  • Chose importante, si deux personnes raccordées sur un même CAA tentent de se joindre, l’appel ne quittera pas le central : le CAA ne fera que mettre les deux lignes en relation.

  • Le cœur de chaîne (ou E10) : il reçoit tous les appels qui sortent des zones gérées par les CAA dont il est responsable. Ensuite, comme cité plus haut, soit les appels sont destinés au national et partent vers le CTS (voir plus bas), toujours par un gros lien, soit ils sont en local et l’E10 renvoie l’appel vers le CAA du destinataire. Etant situés généralement dans les grandes villes (Grenoble, Annecy, Clermont-Ferrand…), ils ont une zone d’influence qui tourne autour de 50 voire 70 centraux.
  • Le CTS ou Centre de Transit Secondaire : il traite les appels de niveau régional et les font suivre soit vers l’un des 3 CT de France, soit vers un cœur de chaîne pour que le destinataire puisse être joint.
  • Le CT ou Centre de Transit (au nombre de 3 en France) : il traite les appels de niveau national (avec la tarification qui va avec :D) et les font suivre, toujours suivant le même schéma, soit vers l’international, soit vers un CTS.

Voici un schéma résumant un peu tout ce qui est dit au-dessus (il fait aussi le lien avec les classes de commutation, traitées plus bas):

Miniature du schéma récapitulatif
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.1: Recapitulatif des Autocoms

Actuellement, les Autocoms sont reliés entre eux grâce à un protocole de communication spécifique (voir ‘sémaphore’ sur wikipedia). Courant 2007, FT entame une migration de son réseau vers le ‘tout IP’. Il sera donc normalement possible de pinguer les Autocoms.

II.)La boucle locale
Abrev. : BL
La boucle locale désigne la partie du réseau la plus basse dans la hiérarchie. Elle correspond à la liaison entre l’abonné et son RE de rattachement.

1.)Quelques infos essentielles

Il faut d’abord savoir que ce que l’on a l’habitude d’appeler ‘dernier kilomètre’ est différent des autres réseaux tels que EDF ou GDF. En effet, chaque abonné possède sa propre continuité métallique (paire de cuivre en clair) de chez lui jusqu’à son central de rattachement. C’est pourquoi il est souvent difficile de changer de RE. Quand vous demandez ce genre d’opération, il faut déplacer tout votre quartier si on veut suivre une logique de déploiement de réseau. Hors de question qu’il y ait des câbles d’un RE d’un côté d’une rue et d’un autre RE sur l’autre côté de cette même rue. Quoique, chez FT on voit des trucs parfois étonnants, jugez vous-même (bravo à l’artiste):

Armoire FT
Fig.2: Armoire FT

Trêve de plaisanterie, retenez que l’opération relève parfois de l’intervention de superman ou de super banquier suivant les cas.

Note Technique – Les câbles utilisés (1) Réservé à un public averti

Les paires pouvant être nombreuses à certains endroits, il a fallu créer des câbles dit ‘multipaires’ pour les rassembler dans une même gaine et faciliter leur acheminement jusqu’au central.
Les paires de cuivre sont rassemblées par groupe de 28 à l’intérieur d’une gaine et on trouve les capacités suivantes dans le réseau (toutes multiples de 7) : 7, 14, 28, 56, 112, 224, 448, 996, ~1800, ~2400.

Voyons maintenant de quoi est faite cette fameuse boucle locale… deuxième partie !

2.)La structure de la boucle locale

Plusieurs parties se distinguent dans la boucle locale pour former à la fin un réseau en étoile plus ou moins vaste suivant le nombre d’abonnés qu’il gère. En ville par exemple, vous vous doutez bien que le câblage va être plus dense pour desservir plus d’abonnés dans une zone plus restreinte qu’a la campagne où là, c’est l’inverse, moins de personnes sur une zone plus grande, donc le câblage est beaucoup moins dense.
Commençons par le Répartiteur.

a)Le Répartiteur

Depuis le début de l’article, vous avez pû voir ce mot sans savoir réellement à quoi il correspondait hormis le fait que c’était là où était raccordée votre ligne. Je rappelle qu’il ne peut y en avoir qu’un seul par BL.
En terme d’apparence, ce peut être un abri plus ou moins vaste ou même un immeuble entier en ville. On y trouve en premier lieu l’arrivée des câbles partant vers chez vous/la boucle locale. Les paires de cuivre qui sont dans ces câbles sont raccordées à des têtes (compartiment avec des plots contenant 112 lignes, pas une de plus, pas une de moins) en vue de leur raccordement à tel ou tel équipement.
Ensuite, au moyen d’un jarretière, les lignes sont connectées d’un côté à l’Autocom (le fameux CAA vu plus haut pour ceux qui ont lu la note) pour la voix classique et d’un autre côté (pour les chanceux que l’ADSL n’a pas oubliés) au DSLAM. Dans ce cas, des filtres sont mis en place pour séparer les hautes fréquences (ADSL, Visio…) des basses (voix analogique), un peu comme chez vous lorsque vous mettez le boîtier gigogne sur votre prise.
C’est donc un endroit de brassage et aussi là où on peut mettre des équipements actifs sur votre ligne (un multiplexeur par exemple) car après, pas question d’en mettre dans les chambres où ils pourraient prendre l’eau (quoique… enfin bon bref, je vous renvoi à la Fig.2 pour voir qu’il y a des cas bizarres).

Note Technique – Les classes de RE Réservé à un public averti

FT traite ses RE en classes par ordre d’importance (de 1 à 5 sachant que la classe 5 est la plus basse et correspond au RE de campagne très profonde). Elles servent à hiérarchiser le réseau et à comprendre par un moyen simple et efficace les fonctions du RE concerné : les RE de classe 5 font de la commutation déportée, c’est-à-dire qu’ils confient le travail de traitement des appels à un autre RE, plus important et de classe 4. Ces derniers quant à eux ne peuvent traiter qu’un nombre restreint d’appels simultanés et sont reliés à leur ‘coeur de chaîne’ ou ‘E10’ (technologie de commutation de l’équipementier Alacatel, la norme en est à sa version B3), de classe 3 à son tour, pour être commandés au niveau du traitement des communications.

Résumé des différentes classes de RE
Numéro de classe Fonctions Exemple
Classe 5
  • Ne fait pas de commutation et multiplexe les appels pour les renvoyer sur le réseau de transmission
GLE23
Classe 4
  • Commute un certain nombre de communications (~1000)
  • Est présent sur le réseau de transmission en tant qu’élément d’une boucle fédératrice (une fibre le ‘traverse’ en quelque sorte, comme une gare sur une ligne de chemin de fer)
VIY74
Classe 3
  • En tant que ‘cœur de chaîne’, il traite les appels passés dans tous les RE de classe 4 qui lui sont raccordés (ILE74 gère tout le bassin annécien, cf. la boucle optique du tour du lac avec, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, GLI74, SEV74, SJZ74, DSD74, TAL74, VEY74, POM74, et tout l’est du 74. CHA74 quant à lui gère la région d’Annemasse et le Léman)
  • Redirige les appels vers un des quelques CTS de France
ILE74CHA74
Classe 2
  • Seulement quelques-uns existent en France, ils traitent la plupart des appels nationaux et correspondent au ‘CT’ ou au ‘CTS’ du RTC
TUI75
Classe 1
  • Il n’y en a qu’un seul en France et créé une ouverture internationale

En dernier lieu, si vous voulez en savoir plus sur le contenu d’un RE, voici un autre article : Visite d’un NRA

b)La partie transport et les SR

Schéma de la partie :
RE ======> câble ======> SR

Exemple de Sous Repartiteurs
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.3: Exemples de SR*

Après le central, on pourrait penser que les lignes vont directement chez l’abonné. Pour certaines c’est le cas car elles sont trop proches du RE pour passer par un SR ou toute autre infrastructure de concentration. On appelle cela la distribution directe ou OZR (OZR représente la distribution directe sans SR).
Pour les autres, les lignes passent par un SR, c’est une armoire ou un/des câble(s) de forte capacité (>448P) arrive(nt) directement du RE pour distribuer les lignes dans les quartiers plus éloignés du NRA.
A l’intérieur d’une SR, on retrouve deux parties. L’une où le câble de transport arrive et est raccordé aux têtes dites de transport et l’autre où les câbles de plus faible capacité de la distribution sont raccordés à des têtes dites de distribution. Entre les deux sont placées des jarretières permettant de raccorder la bonne paire de transport avec la bonne paire de distribution (dans le but de faire une continuité).

Note Info – SR Poteau

Parfois, lorsque la pose d’un bâti d’armoire n’est pas justifié, en campagne par exemple, FT pose des SR Poteau (qui sont, comme leur nom l’indique, attachés à un piquet) qui contiennent moins d’espace et qui réduisent la surface occupée au sol. Il ne faut cependant pas les confondre avec des parafoudres (traités sur la Note-Infos 3) bien qu’on en trouve souvent à côté (sur la photo ci-dessous, ce sont les boîtiers à droite du principal).

SR de poteau
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.4: Une SR* Poteau

Note Technique – Nombre de têtes dans les SR Réservé à un public averti

J’ajoute que France Telecom a mis deux fois plus de têtes en distribution qu’en transport pour pallier le coût de rajout d’un câble après la première installation.
Pour terminer avec les SR, je précise qu’ils sont au centre du plan NRA-HD de France Télécom qui vise à déporter les DSLAM présents dans les RE pour les amener dans un Shelter proche du SR de manière à réduire l’affaiblissement de la paire de cuivre.

Note Info – Petit Zoom sur les NRA-HD

Début 2006, on l’a vu, FT est entré dans la 3ème phase de son plan ADSL pour tous visant à réduire la fracture numérique sur le territoire national. Cette phase consistait à activer des NRA-HD pour déporter des DSLAM plus près des abonnés puisqu’ils se trouveront au niveau du Sous répartiteur. Le but final est de réduire l’affaiblissement de la paire de cuivre en éliminant la distance entre le RE et le SR. Le NRA-HD est physiquement un local d’environ 15m² qui permettra la colocation d’équipement avec les opérateurs tiers. Il sera raccordé à l’aide d’une fibre optique à son RE de rattachement (la SR est également raccordé à ce RE). Il ne vise pas à éliminer le SR, bien au contraire : le NRA prend en charge la partie donnée tandis que le SR conserve la partie voix de la ligne.

c)La distribution – Les BRP – Les abonnés

Schéma de la partie :
SR (brassage de quartier) ======> câble ======> BRP (abonné)

La dernière partie de la boucle locale est la distribution. En effet, une fois que les câbles sortent du SR, ils sont petit à petit divisés par des manchons d’épissurage* (sorte de raccord cylindrique ou d’un côté rentre le câble sortant du SR et de l’autre sortent les câbles de plus faible capacité ; exemple : pour un câble de 56P vont sortir deux câbles de 28P ou un de 28P et deux de 14P, suivant les besoins).

Chambre devant un SR
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.5: Une chambre devant un SR

Après cette étape de division, les câbles vont terminer leur (long pour certains) voyage dans un BRP, boîtier blanc placé soit en chambre soit au sommet d’un poteau permettant de donner une à une les lignes aux maisons/immeubles. Le tout dernier point est le point de coupure représentant la limite entre le réseau de FT et celui du particulier.
Petite précision, s’il s’agit d’un immeuble important, le BRP est remplacé par un petit SR, appelé SRI (sous répartiteur d’immeuble) placé en cave généralement. Mais il ne remplace pas le SR, simplement un câble d’une plus forte capacité que celui qui dessert un BRP lui est accordé.

BRP/PC
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.6: Un BRP/PC

Note Technique – Les particularités des câbles utilisés (2) Réservé à un public averti

Comme vous avez pu le voir sur Degrouptest, les résultats du test sont désormais agrémentés des tronçons de câbles utilisés entre chez vous et votre RE de rattachement. Il s’agit des diamètres des câbles utilisés pour câbler votre ligne. Plus ce diamètre est élevé, plus votre ligne pourra supporter l’ADSL sur une longue distance. Ces valeurs sont exprimées en dixièmes de millimètres (d’où la présence du ‘/10’) et il en existe 4 en général : 4/10 , 6/10, 8/10, 10/10. Ils sont classés par ordre croissant ici, mais aussi dans leur ordre d’utilisation : le 4/10 est bien plus utilisé que le 10/10 car ce dernier est très coûteux et il n’existe donc qu’une ligne ou deux câblées avec de tels privilèges.

Note Info – La Protection parafoudre

De maniere à sécuriser les personnes et les biens, FT met en place des boîtiers parafoudre ou ‘PF’ en campagne (surtout) aux deux bouts d’une portion aérienne. Ces boîtiers contiennent des fusibles qui sont censés sauter lorsque la foudre tombe sur le câble concerné.
On peut en repérer de tels au bord des routes… ça ressemble à ça :

Parafoudre fermé
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.7a: Un Parafoudre

Parafoudre ouvert
© Infos-Reseaux.com / François LACOMBE

Fig.7b: Un Parafoudre (ouvert)

=> Capacité effective d’un tel boîtier : 28 ou 56 Paires.

d)Le multiplexage (MUX)

Le multiplexage réduit nettement la liste des services disponibles et proposés par l’opérateur historique (l’ADSL notamment). Concrètement, le multiplexage est représenté physiquement par deux modems. L’un placé dans le RE qui hérite des lignes que l’on veut multiplexer et transforme le signal analogique vocal en paquets numériques, l’autre pas loin de chez le client. Une fois cette conversion effectuée, les paquets sont envoyés sur une unique paire et traversent la BL jusqu’au BRP où là, placé juste avant le boîtier, le deuxième modem sépare les paquets et recompose les communications puis les envoie sur le nombre de paires nécessaires.
Cette technique vise à faire passer plus de lignes que prévu sur un câble, et donc à donner le téléphone à plus de monde sans tirer de câble supplémentaire.
Vous devez vous demander pourquoi alors la manipulation supprime l’accès à l’ADSL sur la ligne. Et bien parce que le multiplexage ne fait plus la différence entre hautes et basses fréquences. C’est en effet un gros problème quand on sait que l’ADSL est représenté par les hautes fréquences et la voix classique par les basses. Ce qui revient à dire que tout est mélangé alors que dans une ligne classique tout est correctement ordonné selon différentes plages de fréquences.
J’ajoute que la tension dans la ligne change entre les deux modems, elle passe de 48V à 110V et la couleur des étiquettes attachées au câble passe du noir au orange en guise de mesure de prévention. FT tient à éviter que ses techniciens prennent une châtaigne en haut d’un poteau :D

Note Technique – Bouclage / Débouclage Réservé à un public averti

Autre particularité du réseau téléphonique, plus méconnue cette fois, le débouclage. Sous ce nom alambiqué se cache une opération très simple visant à réduire l’encombrement des RE. Je m’explique : imaginez que vous êtes sur un petit central (de 1000 à 2000 lignes) situé à la périphérie d’une agglomération (Seynod par exemple est proche d’Annecy). Pour des raisons professionnelles ou tout simplement pour le confort, vous décidez d’ouvrir une deuxième ligne. Ceci étant, vous pensez être sur le même RE que la première ligne que vous avez ouverte il y a de ça pas mal de temps déjà. Le contrat est signé, l’opération de construction programmée. Mais lorsque le technicien (ou lors de l’étude de faisabilité) se rend sur place, il découvre que les 80% d’occupation sur votre RE sont franchis. Une deuxième étude est alors entreprise et l’UI (Unité d’intervention) décide, pour libérer de la place, de vous passer en débouclage.
Pour cela, il faut savoir qu’entre tous les RE autour des grandes villes (et aussi en campagne, mais de manière plus rare) existent non seulement une fibre pour réaliser des liaisons de transmission mais aussi des câbles en cuivre permettant de commuter des lignes se trouvant sur la Boucle Locale d’un RE nommé A (si on reprend mon exemple avec Annecy, il s’agit de SEY74) sur un RE nommé B (il s’agit d’un RE plus important situé dans la ville, avec Annecy, il s’agit de ILE74), tous deux reliés entre eux par une telle liaison en cuivre (votre longueur de ligne en prend donc un sacré coup).
Le schéma traditionnel (détaillé plus haut) ressemblait à ça:

/vous/——>>—–/SR/——>>>——/RE/

Maintenant, si vous êtes dans cette situation (ce que FT se réserve de vous révéler puisque même sur Degrouptest rien n’est dit, seul le deuxième RE apparaît dans vos infos techniques), le schéma ressemble à ça:

/vous/——>>—–/SR/——>>>——/RE (n’apparaissant pas sur DT)/———–>>Débouclage>>————–/RE +important/

C’est donc pour cela que, par exemple encore une fois, on se retrouve avec une couverture impressionnante pour ILE74 qui couvre jusqu’à Meythet (qui possède pourtant un central) ou même jusqu’à Viuz la Chiesaz. Je le répète encore en guise de conclusion, cette opération permet à FT, certes, de gagner de la place ou même d’optimiser son déploiement de réseau mais vous prenez au moins 2km dans la vue parce que vous êtes relié à un RE qui est bien plus loin (pas génial pour l’ADSL). Le premier Répartiteur joue ici un simple rôle de SR puisqu’il sépare le câble qui arrive de plus loin pour renvoyer les lignes sur sa boucle locale.

III.)Le réseau fibré

Communément appelé “transmission”, on y retrouve exclusivement les interconnexions entre les Répartiteurs réalisées à l’aide de fibres optiques de débit variable. Cette dernière a d’ailleurs progressivement remplacé les encombrants câbles en cuivre pour créer ces connexions (on les appelle aussi des câbles “quartes”). Cette évolution a été nécessaire notamment pour l’arrivée des technologies xDSL. En effet, la fibre est bien pratique car, par exemple, si l’on avait conservé les fameux câbles “quartes”, il aurait fallu deux paires de cuivres pour faire passer du 1024 pour 1 abonné. Ce qui signifie que le câble aurait été bien vite “rempli” si plusieurs connexion 1024 avaient été effectuées en même temps, augmentant ainsi le risque de saturation de la zone si rien n’était fait rapidement pour gérer au mieux le trafic.
Bref, ce qu’il faut retenir dans cette partie, c’est qu’elle sert uniquement à créer un lien vers “l’extérieur” en connectant les RE entre eux.

Retrouvez la carte du réseau de collecte 34mbps sur http://www.ortel.fr.

IV.) Le backbone

Pour continuer avec la fibre, voici le backbone. Nous sortons de la boucle locale en passant à travers le répartiteur (sens figuré rassurez vous ^^). Il est essentiellement tiré à la fibre optique et les vieux RE sont encore câblés au câble à quartes (câble équivalent de la paire de cuivre mais permettant le passage de plus d’informations en même temps puisqu’une paire est attribuée à chaque sens de circulation). Cette partie sert de support à des services pro de FT : Transpac, Oléane… et de vecteur à la collecte IP/ADSL mais aussi et surtout au transit des communications téléphoniques.

Avertissement : FT ayant entamé une migration de son réseau ATM entre les BAS et DSLAM au profit du IPOA (comme Proxad et CI), j’ai supprimé les parties traitant des DSLAM et BAS car ces derniers risquent de disparaitre ou de voir leurq places modifiées dans l’architecture.

//—————————– LES ANNEXES —————————–//

1.)Annexe A : Les fichiers
Je vous propose ici la liste des fichiers et autres listes excel sur les RE France Telecom (liste non exhaustive)

2.)Annexe B : Attributions DHCP, adressage IP chez FT et DNS
Je précise d’ores et déjà que les chiffres tels que les pools IP utilisés sont bien exacts mais cette annexe n’en révèle qu’une partie (tout simplement parce que je n’ai pas encore trouvé le reste :lol: ).
En développant un petit testeur d’adresses IP, je me suis intéressé à l’adressage IP chez France Télécom. Il faut savoir que quelques domaines sont déjà recurrents chez FT : ‘francetelecom.net’, ‘francetelecom.com’, ‘rain.fr’ et ‘wanadoo.fr’. A la suite de mes tests, je suis à même de détailler une partie des attributions DHCP du backbone et pour les abonnés.
Je vais séparer mes explications par domaines, histoire de donner l’utilité et ce que l’on peut trouver dans chacun.

  • francetelecom.net : (mon préféré :D ) Il contient tous les équipements qui constituent le backbone IP chez France Télécom. Un pool IP est utilisé par ce dernier : 193.253.xxx.xxx. On y retrouve notamment les BAS et les routeurs Core de chaque région. Les résolutions DNS des BAS commencent par ‘bs’ et adoptent le motif suivant : identifiant de réseau (voir explications ci-dessous).’bs’+codif. 42C de la ville+numero d’ordre+’.’+’.francetelecom.net’. Pour le reste des équipements, j’attends encore des explications pour éviter de raconter n’importe quoi.

    • Zoom sur l’identifiant de réseau :
      Chez FT, comme chez tous les autres FAI, des tunnels L2TP sont constitués à travers le backbone pour faire transiter les données. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce protocole, je leur conseille wikipedia :Tunneling protocol. Or, pour séparer les services, FT a pris un BAS par service (ou tout du moins une partie de BAS) et leur nom est composé du service qu’ils desservent.
      Concrètement, lorsque l’on rencontre ‘LAC’ (L2TP Access concentrator) dans le nom d’un équipement, cela symbolise la fin du tunnel établi avec un routeur (dont le nom contient ‘LNS’ (L2TP Network Server), l’autre extrêmité) et les Net1, Net2 représentent les différents services en fonction du niveau de bande passante (au moment où le 512k fesait fureur, Net1 était son identifiant). Pour finir, le réseau est parfois agrémenté de ‘tpc’, qui veut dire transpac. Le BAS fait (faisait ?) alors partie d’un service destiné aux entreprises.
  • francetelecom.com : c’est le domaine de l’agence sur le net et il est assimilé à francetelecom.fr pour les services administratifs et techniques.
  • rain.fr : c’est le domaine de transpac (anciennement oléane). Il était spécialisé dans les réseau X.25 (le minitel) et maintenent fait tourner tous types de reseau de données en IP. Il est gestionnaire de RAIN (réseau d’accès a internet), nom que l’on retrouve dans son domaine.
  • wanadoo.fr : Pour beaucoup, cela doit évoquer le portail de wanadoo, le nom de l’ancienne filiale ADSL de FT. C’est en partie cela sauf que c’est la partie immergée de l’iceberg. En effet, il comprend plusieurs sous domaines dont un assez important : abo.wanadoo.fr, qui contient toutes les connexions d’abonnés.
    • Petit Zoom sur une connexion
      Si on prend le DNS de la connexion identifiée par l’IP ‘193.252.60.86’ (sincèrement désolé si je suis tombé sur la vôtre, mais c’était pour l’exemple ^^), qui correspond à ca: ‘LAubervilliers-151-12-81-86.w193-252.abo.wanadoo.fr’. On peut remarquer aisément qu’elle est raccordé sur un équipement d’aubervilliers et le chiffre situé juste après correspond au numéro d’ordre du BAS de la même ville (-> bsaub151, d’IP : 193.253.162.54). Pour la suite des chiffres, probablement des indications pour le backbone ou le DSLAM de rattachement et le dernier chiffre indique le dernier octet de l’adresse IP de la connexion. Pour finir, le 193-252 indique le pool utilisé par la conexion. Il est également à précisé que les connexions wanadoo sont réinitialisées toutes les 24-22h afin de renouveler l’IP du client et par conséquent de creer un “turn-over” d’adressage asser important (vous comprenez maintenent pourquoi votre livebox se deconecte régulièrement).

Pour conclure, dans les résolutions DNS de connexions, je parle de ville. Ce n’est, pas bien entendu, la moindre petite commune où il se trouve un BAS ou le hameau que vous avez donné en vous abonnant. Il s’agit réellement de grandes agglomérations (et plus précisément une ville ou un site de collecte IP est installé, le plus souvent dans le batiment d’un NRA relativement important ou dans un site de sécurité).
Malheureusement, les données que je présente ici sont en partie incomplètes, je complèterai donc cette annexe au fur et à mesure.

On arrive à la fin… ouff :), vous devriez y voir plus clair sur tous les points abordés.
En conlusion, il faut dire que même si les offres FTTH sont de plus en plus présentes dans le paysage français, le cuivre a encore de belles années devant lui, la fibre n’arrivera pas partout, pas tout de suite du moins.

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