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Quelles sont les erreurs à éviter pour réussir sa Startup en Tunisie ?

Quelles sont les erreurs à éviter pour réussir sa Startup en Tunisie ?

Dans un précédent article à l’occasion de la fête de la femme, nous avons évoqué les erreurs que doivent éviter les femmes entrepreneurs dans le secteur TIC (lire notre article). Mais quid des hommes ? Et puis, quelles sont les erreurs à éviter en général si on veut que la Startup réussisse ? Dans la première partie de notre interview avec Maher Kallel, président de Carthage Business Angels, nous avons parlé de quand peut-on lancer sa Startup en Tunisie. Dans cette deuxième partie, Maher Kallel donnera des conseils pour réduire les risques de faillite. Interview.

Quelles sont les erreurs à éviter pour réussir sa Startup en Tunisie ?Dans un précédent article à l’occasion de la fête de la femme, nous avons évoqué les erreurs que doivent éviter les femmes entrepreneurs dans le secteur TIC (lire notre article). Mais quid des hommes ? Et puis, quelles sont les erreurs à éviter en général si on veut que la Startup réussisse ?

Dans la première partie de notre interview avec Maher Kallel, président de Carthage Business Angels, nous avons parlé de quand peut-on lancer sa Startup en Tunisie. Dans cette deuxième partie, Maher Kallel donnera des conseils pour réduire les risques de faillite. Interview.

THD : D’après votre expérience de coach de plusieurs jeunes entrepreneurs, quelles sont, selon vous, les erreurs communes qui se répètent ?

Maher Kallel : On peut résumer la réponse en 3 erreurs fatales. La première est de croire que l’idée à elle seule est garante de la réussite du projet. L’innovation technologique, les algorithmes intelligents ou encore l’effet show de l’idée (à la façon de Steve Jobs, ndlr) ne sont pas garants du succès. Tout réside dans le business modèle et donc, l’étude du marché visé.

Le vrai défi est de savoir transformer cette idée en un business viable. Et c’est l’étape la plus délicate. La tarification du service est-elle bonne ? Est-ce que vos clients potentiels seront prêts à adopter votre solution d’aller chez un autre plus connu ? Ce modèle d’affaire arrivera-t-il à couvrir vos coûts fixes et variables ? Votre projet aura-t-il une marge de bénéfice qui séduira vos investisseurs ? Soit autant de question que Business Plan devra y répondre avant de se lancer.

Ceci dit, il n’y a pas de Business Model qui réussi à tous les coups. Faut-il encore rappeler que l’innovation informatique qui a marqué le marché IT ces dernières années est en soi une innovation du Business Model classique ? Le Cloud Computing par exemple. Cette opération de virtualisation des machines n’est pas une nouveauté technologique en soi. Mais c’est le Business Model qui a été bâti tout autour, c’est à dire le ‘Pay As You Go’, était le jackpot grâce auquel la société Amazon a pu réussir tel qu’elle l’a imaginé. 

Maher Kallel

Maher Kallel

Quelle est la deuxième erreur ?

C’est d’avoir trop confiance en soi. Il y a aussi la peur et la crainte de partager. On ne peut pas réussir seul ! Il faut des compétences financières, commerciales et techniques. Un entrepreneur doit réussir à associer les bonnes personnes autour de lui, en vue de partager et de déléguer les tâches. La diversité des profils dans une startup est le seul garant de sa réussite. Si vous attaquez un marché spécifique, comme la santé ou l’agriculture, il sera intéressant de s’associer avec une personne du domaine. La proximité du marché vous donnera, en effet, une légitimité qui sera appréciée par les investisseurs.

Et quelle serait la 3ème erreur à éviter ?

C’est de ne pas passer à l’action. Un ‘bon’ projet sur un papier ne réussi que dans la théorie L’entrepreneuriat c’est faire. C’est exécuter. C’est 80 heures de travail par semaine sur plusieurs années. On doit être très motivé pour réussir. Et La motivation vient de l’amour du projet et de son entreprise. 

N’ayez pas peur si en cours de route vous changez le plan d’exécution ou même si votre idée de départ change. Il faut savoir s’adapter aux besoins réels des utilisateurs et donc de vos futurs clients. 

THD : Produire des success stories tunisiennes en entrepreneuriat passe, certes, par les entrepreneurs. Mais les structures d’appui et de financement y sont pour quelque chose. Quelles sont les maillons faibles de notre chaîne de création de valeur ?

Je pense qu’il faut se fier des banques pour le financement de sa Startup. Une banque ne donne pas de l’argent à une idée ou à un concept. Elle ne veut pas financer des idées innovantes parce que cela comporte trop risques pour elle dans le remboursement. Surtout si la marge du risque dépasse les 3%. 

Or, chaque nouvelle entreprise a un risque d’échec aux alentours de 30%. Alors que dire des Startups. C’est là la raison d’être des Business Angels. Ces derniers comprennent parfaitement la nature du risque que représente un projet innovant dans les TIC. Ils jouent le jeu et encourent ce risque avec l’entrepreneur. 

Carthage Businees Angels a mené des études sur l’écosystème entrepreneurial tunisien. On a finit par constater qu’il y a plusieurs types de financement dirigés par dix ministères différents. Mais même les responsables de ces programmes ne maitrisent pas le fonctionnement des méthodes de financement. Tout est dispersé. Il n’y a pas suffisamment d’interfaces entre l’université et l’entreprise. Pour un entrepreneur, ce système est un vrai cauchemar. Aujourd’hui, notre association essaie de lier les deux premiers maillons. C’est à dire transformer son idée en un business viable.

Quels sont donc les facteurs clés pour la réussite d’une startup ?

Il faut une vision, une équipe complémentaire et un business modèle viable. Une idée à elle seule ne suffit pas. Elle doit être soutenue par une nouvelle vision du marché. Quant à l’équipe qui forme la Startup, ce sont ses compétences intermodales, son esprit d’ouverture et sa passion qui définira le succès du projet. 

Et finalement le ‘Love Money’ (lire cette interview pour mieux comprendre, ndlr). Car ceci vous aidera à trouver le business model serait le plus adapté à votre projet. 

Propos recueillis par Ameni Bel Hadj Hsan avec Marwen Dhemaied

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