
Smart Africa a annoncé le 18 novembre dernier, à Conakry, Guinée, la création du premier Conseil africain de l’intelligence artificielle, une instance stratégique destinée à guider l’adoption de l’IA sur le continent et à soutenir la mise en place d’un Marché Numérique Africain unifié. Cette initiative marque une étape majeure dans l’ambition du continent de devenir acteur de la gouvernance mondiale de l’IA.
Le Conseil réunit des représentants des 42 pays membres de Smart Africa, des institutions internationales, des entreprises technologiques et des experts issus de la société civile. Il est présidé par Paul Kagame, président du Rwanda et président du Conseil d’administration de Smart Africa.
L’objectif est clair : permettre à l’Afrique de développer ses propres cadres d’utilisation de l’IA, adaptés à ses réalités économiques et sociales, tout en capitalisant sur les opportunités qu’offrent les technologies émergentes. Le Conseil travaillera sur six axes jugés prioritaires : infrastructures, données, marchés, talents, investissements et gouvernance.
Smart Africa indique avoir reçu plus de 400 candidatures provenant de 57 pays, un indicateur fort de l’intérêt croissant pour l’IA sur le continent. La sélection finale reflète cette diversité, intégrant des profils gouvernementaux, académiques et industriels.
La Tunisie y est représentée sur deux plans : par ses institutions publiques, mais aussi par la société civile. Unique représentant du secteur médiatique au sein du Conseil, Walid Naffati, CEO de THD.tn, y siège en tant que membre indépendant.
Selon Lacina Koné, Directeur général de Smart Africa, le lancement de ce Conseil répond à une demande formulée par les chefs d’État africains : « œuvrer pour que l’Afrique montre la voie, et non qu’elle la suive ». L’initiative vise à catalyser un écosystème africain de l’IA capable d’innover localement, d’attirer les investissements et de garantir une utilisation éthique et inclusive de ces technologies.
Les prochaines étapes incluront la publication des premières recommandations politiques, l’harmonisation des cadres nationaux, ainsi que l’identification de projets pilotes susceptibles d’accélérer l’adoption de l’IA dans des secteurs comme l’éducation, la santé, l’agriculture ou les services publics.
Avec ce Conseil, l’Afrique affirme son intention de peser dans les décisions globales sur l’IA. Les mois à venir montreront comment ces orientations se traduiront concrètement dans les politiques nationales et les initiatives régionales.
La rédaction