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Au secours, la TNT ne va pas exploser en Tunisie (2/2)

Au secours, la TNT ne va pas exploser en Tunisie (2/2)

La TNT peine à attirer les chaines pendant que les dépenses publiques explosent pour l’entretient de ce service. Mais pourquoi le contribuable doit-il payer pour la TNT quand ce sont les chaines qui devraient le faire normalement ? Parce que l’ONT est le seul et unique opérateur de retransmission satellitaire et terrestre du pays. Faut-il encore rappeler que la Tunisie dispose d’une des stations d’uplink vers Arabsat à Dkhila et que cette dernière est sous le contrôle de l’ONT ?

Au secours, la TNT ne va pas exploser en Tunisie (2/2)La TNT peine à attirer les chaines pendant que les dépenses publiques explosent pour l’entretient de ce service. Mais pourquoi le contribuable doit-il payer pour la TNT quand ce sont les chaines qui devraient le faire normalement ? Parce que l’ONT est le seul et unique opérateur de retransmission satellitaire et terrestre du pays. Faut-il encore rappeler que la Tunisie dispose d’une des stations d’uplink vers Arabsat à Dkhila et que cette dernière est sous le contrôle de l’ONT ?

Et c’est là le problème. L’ONT comme opérateur de retransmission, se trouve dans une situation peu confortable avec ce monopole historique. L’office ne peut, en effet, diffuser une chaine que si cette dernière a l’autorisation d’émettre depuis la Tunisie. Résultat, ce sont des dizaines de chaines qui ont outrepassé l’ONT pour diffuser sur Nilesat grâce à des opérateurs étrangers. Ces derniers reçoivent le flux en streaming de ces dites chaines et assurent par la suite leur uplink jusqu’au satellite demandé. Soit autant de devise que le pays perd pour une bureaucratie sclérosée et qui n’a plus aucun sens avec l’avancée technologique et l’Internet.

La solution ? Elle est entre les mains de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HAICA). Des émissaires de l’ONT se sont par ailleurs entretenus avec la HAICA pour faciliter l’octroi des autorisations de diffusion à ces nouvelles chaines tunisiennes qui émettent via NileSat par le biais d’un cahier de charges. L’Office, de son côté, a déjà mis en place un plan d’action urgent pour accompagner ces nouvelles licences. Comment ? En préparant un plan tarifaire très réduit sur la diffusion via la TNT.

Mais quid du satellite ? Nul ne peut nier que les Tunisiens regardent essentiellement Nilesat 7°West plutôt que Arabsat 26°EST. La raison à cela ? HotBird (ex Eutelsat) 5°West. A l’époque de l’analogique, les Tunisiens pouvaient suivre toutes les chaines françaises en clair sur le 5°West. Avec la venue du numérique et de NileSat, la région du Maghreb (et donc la Tunisie), avait deux satellites pour une même position de la parabole. Du coup, les habitants de cette région avaient les chaines de France Télévision et les chaines arabes à la fois. Une pierre deux coups. 

Et Arabsat l’a bien compris. D’après nos sources, la société Arabstat serait en négociation avancée avec NileSat pour placer un de ses satellites sur la position géostationnaire 7° West, juste à côté de ceux de NileSat. Justement, pour ne pas perdre le public Maghrebin. Si ces négociations se concrétisent, l’ONT aura, donc, une nouvelle bouffée d’oxygène à ses caisses et réduire, ainsi, les dépenses du contribuable. Comment ? En exploitant sa station de Dkhila pour uplinker sur 7°West au lieu du 26°Est.

Mais un problème se pose toujours : la fameuse licence de diffusion. Car pour un petit marché comme la Tunisie, l’opportunité de devenir une entreprise publique hautement bénéficiaire, révèle plus de la fantaisie que de la réalité. Pourquoi ? Car les vraies opportunités sont avec les chaines internationales. 

Au lieu de passer par GlobaCast ou NoorCast et autres opérateurs de télétransmission satellitaire, l’ONT pourra jouer ce rôle là. Soit via la station Dkhila, soit en assurant le streaming et véhiculer par la suite le signal jusqu’au satellite demandé en concluant des partenariats avec les gestionnaires de ces satellites.

«Nous pouvons déjà nous baser sur la solidité du réseau Data de Tunisie Telecom à l’international pour assurer ce service. Vous imaginez les entrées d’argent en devise qu’on peut faire gagner à l’Etat», a commenté à juste titre un des cadres de l’ONT.

Avec Internet et cette mondialisation, il est clair que les opportunités d’affaires ne manquent pas pour rendre l’ONT une vraie poule pondeuse d’or qui rayonnera à l’échelle régionale et internationale. Si du côté du ministère des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique tous les feux sont verts pour le développement de cette entreprise, c’est plutôt du côté de la HAICA qu’il faudra accorder ses violons pour faire sauver l’ONT et la TNT avec.

Welid Naffati

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