
L’Agence française pour l’innovation en matière de défense s’associe à Skynopy pour tester une nouvelle approche de résilience des segments sol dans un contexte où les infrastructures spatiales sont devenues des enjeux stratégiques de souveraineté. L’initiative intervient alors que les premières semaines du conflit russo-ukrainien ont révélé la vulnérabilité de plusieurs stations terrestres européennes, rappelant l’importance d’un accès continu et sécurisé aux satellites.
Le projet SkyFortress, attribué à Skynopy dans le cadre d’un programme d’accélération de l’innovation, consiste à expérimenter l’hybridation d’un réseau de stations au sol afin d’en mesurer la robustesse et la réactivité en conditions opérationnelles. Les stations au sol assurent le pilotage des satellites, la transmission des données et la continuité des liaisons entre l’orbite et la Terre.
L’objectif est de doter les forces armées françaises d’une capacité additionnelle, ou d’une solution de repli temporaire, pour soutenir la planification et l’exécution des opérations spatiales. Skynopy mise sur une orchestration avancée du segment terrestre : des algorithmes sélectionnent, activent ou reconfigurent dynamiquement les stations les plus adaptées en fonction des besoins de chaque mission, garantissant ainsi une continuité de service même en cas de perturbation. L’expérimentation démarrera avec des satellites commerciaux avant une possible extension aux ressources militaires.
Le ministère des Forces armées et des Anciens Combattants a fait du segment terrestre une priorité stratégique, et SkyFortress s’inscrit dans cette ligne. Le projet reflète également une ouverture croissante de la défense française aux solutions issues d’acteurs commerciaux innovants.
Skynopy, un acteur en montée rapide
Créée en 2023, Skynopy a déployé un réseau mondial de 17 sites opérationnels en seulement 18 mois et supporte déjà une dizaine d’opérateurs satellitaires. L’entreprise mène en parallèle le projet AKAR avec Eutelsat pour mettre en place le premier réseau de stations au sol en bandes S, X et Ka, destiné à offrir une connectivité haut débit en temps réel aux satellites d’observation.
D’après communiqué