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Hammamet : Pourquoi organise-t-on un festival dédié à l’art et à la musique numériques ?

Hammamet : Pourquoi organise-t-on un festival dédié à l’art et à la musique numériques ?

Le 12 et le 13 août, durant 48 h se tiendra à Hammamet et plus particulièrement à l’hôtel La Playa (d’une capacité d’accueil de 4000 personnes) le festival EPHEMERE dédié à l’art numérique créatif et en particulier la musique électronique. Pour connaître davantage les spécificités de ce festival, THD est parti à la rencontre de jeunes talents qui se sont réunis autour d’un univers conciliant la musique, le numérique et le territoire notamment touristique. 

Hammamet : Pourquoi organise-t-on un festival dédié à l’art et à la musique numériques ?Le 12 et le 13 août, durant 48 h se tiendra à Hammamet et plus particulièrement à l’hôtel La Playa (d’une capacité d’accueil de 4000 personnes) le festival EPHEMERE dédié à l’art numérique créatif et en particulier la musique électronique. Pour connaître davantage les spécificités de ce festival, THD est parti à la rencontre de jeunes talents qui se sont réunis autour d’un univers conciliant la musique, le numérique et le territoire notamment touristique. Ce festival s’inscrit dans la lignée des dunes électroniques organisées entre le 21 et le 23 février 2014. C’est en effet un festival qui articulera la promotion de la Musique numérique et les Arts visuels. THD s’est entretenue à cet effet avec Ahmed Loubiri, fondateur d’EPHEMERE, Directeur artistique du Calypso et Co-fondateur de HYPE. Interview.

THD : Pouvez-vous vous présentez au public de THD qui ne vous connaît pas encore ? 

Ahmed Loubiri : Je suis passionné de musique électronique et de créativité numérique depuis mon jeune âge. Actuellement je vis à Montréal où je travaille dans l’informatique. Je garde toujours le contact avec la Tunisie où je suis directeur artistique du Calypso, depuis 2006. Aussi, en 2011, je fonde les soirées housetechno «Hype» lors de mes rentrées en Tunisie durant la période estivale.   

D’où est venue l’idée de ce festival ?

L’idée est venue des expériences passées, j’ai ramené en Tunisie plusieurs artistes internationaux, je voulais faire quelque chose d’un ordre plus ambitieux, de plus développé. J’ai toujours rêvé de créer vraiment un festival qui réunit tous les artistes. Mon but c’est d’offrir aux Tunisiens la chance de voir se produire sur scène et en direct des créateurs de renommée à l’échelle mondiale tels que Dop qui  est un groupe qui fait des remixes puissants et qui est connu et reconnu par leur collaboration avec plus d’une dizaine de labels, dont «Watergate Records», le label du célèbre club berlinois. Dop, qui se produira le 12 aout au festival EPHEMERE, est en effet composé par un trio d’artistes français qui s’imposent comme l’une des meilleures performances live de la scène électronique actuelle.  

HAhmed Loubiri, fondateur d’EPHEMERE, Directeur artistique du Calypso et Co-fondateur de HYPE

Ahmed Loubiri, fondateur d’EPHEMERE, Directeur artistique du Calypso et Co-fondateur de HYPE

L’idée est d’avoir une qualité au niveau de ce qui se passe à l’étranger car j’ai la conviction qu’il y a des talons tunisiens qui sont capables de créations magnifiques, qui sont capables de produire un événement artistique au niveau de ce qui se passe ailleurs. 

Pourquoi ce festival ici et maintenant ?  

C’est une occasion pour nous, les organisateurs, de démontrer que la jeunesse tunisienne est capable de monter un événement de qualité et c’est aussi une occasion pour les artistes qui n’ont pas toujours la chance de s’exprimer dans des grandes manifestations d’avoir justement une visibilité à travers ce festival. On est donc dans l’optique de promotion des jeunes talons tunisiens que ce soit en matière d’organisation ou d’un côté purement artistique.

Les artistes que vous avez invités font partie de quel registre ? 

 Je dirais qu’il y aura lors de ce festival deux grands registres différents de la création musicale numérique : des DJ et des « live act ». En ce qui concerne le premier registre, on trouve des artistes qui sont plutôt house et techno notamment les dix artistes internationaux et les quatre artistes tunisiens qui sont programmés dans la scène principale du festival avec les meilleurs mondiaux tels que Tale of us et Dixon. Il y a aussi un deuxième registre composé d’artistes faisant partie de la scène alternative tunisienne. Cette scène sera donc celle des jeunes talons, des performers, des musiciens etc. (voir dossier de presse). Ces jeunes se produisent pour certains pour la première fois en Tunisie mais possèdent déjà une reconnaissance à l’international telle que l’artiste Yasmin. Cette jeune DJette est en effet la protégée du célèbre Dr San Poper. Elle a eu la chance de jouer aux côtés d’artistes dont la magie n’est plus à prouver  tels que Matt John, Cristi Cons, Vadim, Steve Rashmad, Dj Hak, etc. Yasmin est basée à Paris et joue dans les clubs les plus pointus de la capitale française. Les autres jeunes artistes jouent dans des petits endroits très underground et alternatif. Ils essayent notamment lors de notre festival EPHEMERE de se faire une place. Ils méritent vraiment toute notre l’attention.  

Quelle différence avec l’ambiance du Calypso à laquelle vous êtes habitué ? 

C’est très différent. Peut-être je dirais que c’est plus facile de trouver les ressemblances que les différences. Ce que nous proposons est vraiment un univers à part entière. C’est tout d’abord un festival ouvert au grand public avec des expériences uniques des installations visuelles, des performances, un enchainement de dix artistes internationaux et seize artistes tunisiens (voir programme) sur deux scènes simultanées sur deux jours. Le festival est sur le 12 et 13 aout, de 16 h à 4 h du matin non-stop et cela est la même chose pour le second jour. Du coup, il y aura des gens qui vont dormir sur place. Aussi beaucoup vont être dans des résidences à Hammamet voire dans des hôtels. Il importe de signaler que nous ne les prendrons pas en charge, ils se déplaceront donc à leur propre frais.

Programme du festival

Programme du festival

Comment avez-vous réussi à réunir 26 artistes à la fois locaux et internationaux pour deux jours seulement ?

Comme je suis dans la scène un certain temps, je connais un peu pas mal d’artistes quand même. La plupart des artistes je les connais personnellement. Les autres artistes ce sont les autres membres de notre équipe qui s’en charge de les contacter. Les membres de notre équipe organisatrice ont des conseils précieux et sont très actifs sur la  scène culturelle tunisienne. On a un peu regardé ce que font ces artistes et on les a contactés. D’ailleurs on a dû finalement sélectionner pour n’en retenir que 26 pour notre festival EPHEMERE. La scène tunisienne regorge de jeunes talons et qui attendent des opportunités comme celle d’EPHEMERE pour présenter leur savoir-faire. 

Y-aura-t-il des producteurs qui vont assister à ce festival ?  

Oui. Il y a en particulier deux voire même trois performances qui vont matcher à l’international. Deux performances musicales de Deenah Abdelwahed. Dennah a commencé sa carrière artistique comme chanteuse de jazz et funk avec le groupe «So SoulFul». Sa passion pour la musique électronique l’a amenée à intégrer le collectif tunisien «World full Of Bass». En combinant rythmes urbains et touche personnelle, elle propose une musique avant-gardiste particulièrement énergique. La deuxième performance sera celle de Benjemy qui va faire un live act  et qui s’attaque à un registre musical encore méconnu en Tunisie en composant des sons électroniques sombres, du  calibre de «Gesafelstein», pour les connaisseurs, ou «Brodinski». Il s’est fait remarquer d’ailleurs lors du festival échos sonores de Tunis (FEST) en 2010. La troisième performance sera celle d’un artiste visuel DJ Waaf qui fera une projection. Ces trois artistes promoteurs mais aussi d’autres vont rencontrer des artistes internationaux, vont échanger des idées avec eux, et vont se faire connaître auprès des acteurs internationaux de la scène de l’art numérique et de la musique électronique mondiale. Le but c’est qu’ils se retrouvent entre eux et échangent leurs visions de la chose ; peut-être que cela donnera des choses très intéressantes par la suite.   

Des éventuelles prochaines éditions de ce festival ? 

Notre idée est d’en faire un festival annuel d’été. On a choisi l’été car beaucoup de gens de ma génération vivent à l’étranger et qui ne sont pas forcément là pour le restant de l’année. On voulait faire une manifestation créative pour se divertir et pour faire la fête tout simplement et donner de la joie à ceux qui seront présents. C’est le moment où jamais pour faire ce genre d’événement culturel et créatif. Dans notre génération et contrairement à ce que l’on entend, il y a des gens très actifs et cela commence à bouger un peu au niveau culturel et c’est le moment de profiter de cette énergie ambiante. Nous sommes une équipe de jeunes motivés, créatifs voulant réaliser des choses nouvelles pour la Tunisie et pour les Tunisiens.

Propos recueillis par Mohamed Ali Elhaou

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