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L’intelligence artificielle signe-t-elle la fin du modèle classique des accélérateurs ?


À l’occasion du side event AI Hub du PNUD, organisé en marge de la 80ᵉ Assemblée Générale des Nations Unies à New York, la fondatrice de Open Startup (OST), Houda Ghozzi, a livré une intervention marquante sur le rôle que doit jouer l’Afrique dans la révolution de l’intelligence artificielle.

Depuis dix ans, OST a accompagné plus de 600 de startups représentant autour de plus 5 000 entrepreneurs(es) africain(e)s dans 19 pays et mobilisé plus d’une centaine de coachs avec le soutien du MIT, de Columbia University et d’autres partenaires internationaux. Cette expérience donne à Ghozzi un prisme unique sur l’évolution du secteur.

L’IA : d’un vertical à un horizontal

« Ce que nous pensions être un vertical est devenu horizontal : plus de 40 % de nos startups sont aujourd’hui IA-driven », a-t-elle expliqué. Pour elle, il n’y a plus de secteurs épargnés : l’IA traverse l’ensemble de l’économie et transforme la manière même de créer et de gérer une entreprise.

La révolution de la collaboration

Houda Ghozzi a insisté sur la nécessité de la collaboration. Contrairement aux révolutions industrielles précédentes, celle de l’IA ne peut prospérer dans l’isolement. Elle repose sur le partage des talents, des données et des connaissances. Elle cite en exemple InstaDeep, première licorne tunisienne, qui a collaboré avec l’industrie pharmaceutique pour développer un vaccin, démontrant que l’innovation ne peut avancer qu’à travers des synergies inédites.

Le futur des accélérateurs : orchestrateurs d’écosystèmes

Selon elle, les accélérateurs doivent réinventer leur rôle : « Si nous pensons que nous avons un vertical IA, nous sommes déjà morts. »
Dans un futur proche, ils ne se contenteront plus de former et de coacher, car les startups deviendront natives de l’IA et fonctionneront parfois sans fondateur ni employés – comme le démontrent déjà des expériences au MIT.

Leur mission sera désormais d’orchestrer l’accès aux capacités de calcul (compute), de construire les meilleures alliances, de faciliter les financements hybrides et d’influencer les politiques publiques. En d’autres termes, devenir les « chefs des chefs » des écosystèmes technologiques.

L’Afrique face à sa dernière grande révolution

En conclusion, Houda Ghozzi a rappelé l’urgence pour l’Afrique de prendre part à cette révolution :

« Il n’y a pas d’autre option que d’inclure l’Afrique. Le continent doit apporter son propre capital privé et s’assurer qu’il est partie prenante du jeu. Car c’est probablement la dernière révolution de l’humanité. »

Walid Naffati & IA

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