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Manouba : Reportage sur la station de contrôle satellitaire d’Arabsat à Dkhila (Partie 1)

Manouba : Reportage sur la station de contrôle satellitaire d’Arabsat à Dkhila (Partie 1)

Peu de personnes sont au courant de l’existence d’une station de contrôle des satellites géostationnaires en Tunisie. Elle est pratiquement la deuxième plus grande et plus importante des stations dans le Monde Arabe. Bâtie par Arabsat en 1985 et inaugurée en 1986, cette station était au départ destinée pour être une station de soutien à celle du Riadh en Arabie Saoudite. Mais depuis quelques temps, elle est devenue, carrément, une station stratégique pour Arabsat et qui sous-traite ses services à d’autres opérateurs satellitaires. Reportage.

Manouba : Reportage sur la station de contrôle satellitaire d’Arabsat à Dkhila (Partie 2)Peu de personnes sont au courant de l’existence d’une station de contrôle des satellites géostationnaires en Tunisie. Elle est pratiquement la deuxième plus grande et plus importante des stations dans le Monde Arabe. Bâtie par Arabsat en 1985 et inaugurée en 1986, cette station était au départ destinée pour être une station de soutien à celle du Riadh en Arabie Saoudite. Mais depuis quelques temps, elle est devenue, carrément, une station stratégique pour Arabsat et qui sous-traite ses services à d’autres opérateurs satellitaires. Reportage.

Située à 1h15 de route de Tunis, Dkhila est une petite commune de la délégation de Tebourba (gouvernorat de la Manouba). «Tebourba avait tout pour devenir un gouvernorat à part entier. Surtout que c’est une région agricole très riche. Malheureusement le destin en a voulu autrement et elle est restée rattachée à la Manouba après qu’elle a été rattachée, historiquement, à Bizerte puis Tunis Sud puis Zaghouan puis Ariana. Et comme vous voyez, son Chef-lieu est resté très archaïque et rudimentaire comme toute commune rurale», lance avec regret un originaire de Tebourba. Mais malgré cette caractéristique, et malgré ces vestiges de l’époque coloniale (comme les églises, prouvant l’importance historique du lieu avant d’être marginalisé depuis l’indépendance), nul ne peut se douter qu’il existe un endroit bien caché et qui est à la pointe de la technologie pas loin de Tebourba.

Après une route assez difficile avec des pentes plus ou moins dangereuses, on découvre une plaine très vaste. C’est Dkhila. A côté du petit village, on voit de loin plusieurs grandes paraboles. En contemplant le paysage, on comprend vite le choix de cette station durant les années 80. C’est une plaine entourée à 360 degrés par des collines et des monts. Une sorte de cuvette géographique jalousement cachée par mère nature. «A l’époque, c’était un endroit idéal pour y installer ce centre de transmission satellitaire car la topographie du terrain le préservait des éventuelles perturbations radioélectriques. Mais avec les nouvelles technologies, on peut gérer un satellite via des paraboles beaucoup moins grandes, et même en plein centre ville», nous explique un des ex-collègues de l’équipe d’Arabsat sur place. Il a passé presque 20 ans de sa vie à travailler pas loin de ces antennes de transmission et en a vu passer des générations devant lui.

Les 2 grandes paraboles de contrôle d'Arabsat à Dkhila

Les 2 grandes paraboles de contrôle d’Arabsat à Dkhila

A côté des deux grandes paraboles de 11 mètres de diamètre, la porte d’entrée où le directeur du centre, Mohamed Asaad, nous accueille à bras ouvert. Cet algérien, les cheveux grisonnants, travaille depuis une vingtaine d’années chez Arabsat, dans cette station de Dkhila. D’ailleurs, cette station est considérée comme un mini melting pot. Différentes nationalités y travaillent, en effet, depuis sa création. A l’instar de M. Oudai Al-Qudah, un jordanien qui travaille à Dkhila depuis 15 ans. Il fait partie de la «nouvelle» génération qui va prendre bientôt la relève au centre de contrôle. Et pour cause : les vétérans de ce centre de contrôle satellitaire sont… Tunisiens. 

«Combien d’année que je travaille ici ? Hum… Je dirais que c’est pratiquement l’âge d’un homme adulte», répond avec un large sourire Othman Nemri. Il était parmi les premiers à investir les lieux. Issu de l’Ecole Nationale d’Ingénieur de Tunis (ENIT), Othman Nemri a été accepté suite à un concours chez Arabsat grâce auquel il a suivi deux années de formation très intenses entre Riadh (Chez Arabsat) et Toulouse (chez Ariane). Très passionné, M. Nemri s’est précipité à nous expliquer la notion de position géostationnaire (36 mille km au tour de la tête où tout objet suit naturellement le mouvement de rotation de la terre) sur un bout de papier. Puis il a commencé à nous expliquer, non sans fierté, la nature de son boulot : «C’est d’ici que nous pouvons gérer les satellites d’Arabsat pour leur maintient en position géostationnaire et pour qu’ils soient en fonctionnement optimal». 

Mohamed Hammouda, à gauche, et Othman Nemri, à droite, assurent le service de contrôle des satellites. Ils sont les plus expérimentés grâce à des années de pratique

Mohamed Hammouda, à gauche, et Othman Nemri, à droite, assurent le service de contrôle des satellites. Ils sont les plus expérimentés grâce à des années de pratique 

Ingénieur chevronné et très professionnel, il arrête la discussion à la réception d’une demande urgente depuis Riadh. Il nous laisse observer de loin les écrans des ordinateurs. Contrairement à ce que beaucoup pensent, Arabsat n’existe pas seulement sur le 26° Est. Elle est présente aussi sur le 30.5° Est, le 20° Est, le 42° Est et tout récemment le 39° Est grâce à l’acquisition d’un opérateur satellitaire chypriote. Sur les écrans, on voit que tous les indicateurs sont au vert, sur toute cette flotte, gérée depuis Dkhila. 

«Désolé si vous ai laissé seul. C’était urgent», s’excuse en revenant Othman Nemri qui assure avec son collègue Mohamed Hammouda, un service de 12 heures pour cette journée. «Un des satellites avait un problème ?», lui avons-nous demandé. «Non, c’était la livraison d’un nouveau canal à un client», a-t-il répondu sommairement avant de reprendre son large sourire, sa feuille et son stylo à la main, essayant de nous expliquer, et d’une façon didactique comment fonctionne un satellite. A suivre.

Welid Naffati

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