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Tunisie – Menaces informatiques: Kaspersky et Microsoft tirent la sonnette d’alarme

Tunisie – Menaces informatiques: Kaspersky et Microsoft tirent la sonnette d’alarme L’Union des Syndicats des Forces de Sûreté Tunisienne (USFST) a annoncé, ce 28 novembre, le piratage de sa page facebook. Un acte qui coïncide avec les mouvements sociaux dans le gouvernorat de Siliana. Les manifestations pacifiques des habitants appelant à la démission du gouverneur, ont été durement réprimées par la police, faisant état, à sa deuxième journée, de plus de 300 blessés, dont des dizaines dans un état très grave. A noter que l’USFST s’est fait connaître par ses positions parfois critiques envers le pouvoir en place, notamment le ministre nahdhaoui de l’Intérieur Ali Larayedh.

La relation des menaces informatiques avec la vie politique en Tunisie est encore plus flagrante avec la multiplication des actes de piratage des pages facebook des partis politiques et/ou de ceux dont l’engagement dans un courant de pensée est notoire (lire notre article).

Contrairement aux idées reçues, quand une page facebook est attaquée, le pirate n’exploite pas une faille dans le réseau de Mark Zuckerberg. Il exploite plutôt une faille sur le système d’exploitation de l’administrateur de la page. L’injection d’un Keylogger (malware qui récupère tous les mots de passe de l’ordinateur et les renvoie à l’ordinateur) ou d’un cheval de Troie qui ouvre une porte dérobée (Backdoor) qui permet de prendre possession d’un ordinateur à distance, et à l’insu de son utilisateur, sont les deux principaux moyens pour pouvoir «pirater» une page facebook, ou carrément une boite mail ou un site Internet.

Environ 15% des PC en Tunisie sont infectés, d’après Microsoft

La situation sécuritaire de la Tunisie d’un point de vue informatique a viré au rouge au début de l’année 2012. C’est ce qui ressort du rapport de la sécurité de Microsoft (Microsoft Security Intelligence Report) qui vient de paraître et qui porte sur une analyse des menaces informations durant le 1er semestre 2012.

Tunisie – Menaces informatiques: Kaspersky et Microsoft tirent la sonnette d’alarme

En Tunisie, 15,3% des ordinateurs tournant sous Windows ont été nettoyés des malwares via l’outil de suppression des logiciels malveillants, téléchargeable gratuitement via Windows Update. Bien qu’il ait chuté à 14,3 durant le printemps, ce taux est toujours plus élevé que celui enregistré à la fin 2011.

Tunisie – Menaces informatiques: Kaspersky et Microsoft tirent la sonnette d’alarme

Or, beaucoup de personnes équipées de Microsoft Windows n’exécutent pas cet outil, surtout les plus novices d’entre eux. Ce qui laisse supputer que le taux réel des ordinateurs infectés en Tunisie est beaucoup plus élevé… et alarmant.

Kaspersky : La sécurité des Tunisiens sur le Net est encore plus compromise

Du coté du fameux éditeur de la suite de sécurité russe Kaspersky, la situation de la Tunisie est encore plus alarmante. Lors de sa présentation, mardi 27 novembre dernier au Storage & Security Forum à Tunis, Vincent Leclerc, directeur du département Consulting et Pré-vente de Kaspersky pour la région Maghreb, a révélé que 23% des équipements informatiques en Tunisie sont infectés par des malwares.

Venent Leclerc de Kaspersky au Storage & Security Forum à Tunis

Le calcul de ce pourcentage revient au nombre des machines sur lesquelles on a pratiqué une analyse virale via l’un des outils de nettoyage de Kaspersky (soit en ligne soit en local).

Mais à qui incombe la responsabilité de ces infections ? Durant sa présentation, M. Leclerc renvoie dos à dos les utilisateurs et les éditeurs des logiciels. «De nouvelles menaces apparaissent chaque jour», explique-t-il. «Les éditeurs de logiciels mettent parfois beaucoup de temps pour combler leurs failles. 4 à 6 mois pour certaines firmes comme Microsoft. Et quand ces mises à jours sont prêtes, les utilisateurs ne s’empressent pas de les installer».

Un autre point intéressant soulevé par le responsable Kaspersky : les menaces informatiques sortent de leur cadre classique (PC, logiciels gratuits, etc.) pour toucher de plus en plus les mobiles et les réseaux sociaux. Les pirates procèdent carrément à la récolte d’informations sur la vie privée de leurs victimes pour mieux les attaquer. Des procédés à la «James Bond». Nous y reviendrons.

Welid Naffati

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