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UTICA : La Fédération tunisienne des TIC adresse un carton jaune au prochain gouvernement (1/2)

UTICA : La Fédération tunisienne des TIC adresse un carton jaune au prochain gouvernement (1/2)

La Fédération Nationale de l’information et de la communication (une des chambres syndicales du patronat tunisien) a organisé mercredi 28 janvier à l’UTICA, une conférence de presse dans laquelle elle a fait part de ses inquiétudes face à un secteur des TIC pour ainsi dire laissé à l’abandon, de l’environnement politique et des challenges à relever, ainsi que du plan d’action de la Fédération pour le projet “Tunisie Digitale 2018”.

UTICA : La Fédération tunisienne des TIC adresse un carton jaune au prochain gouvernement (1/2)La Fédération Nationale de l’information et de la communication (une des chambres syndicales du patronat tunisien) a organisé mercredi 28 janvier à l’UTICA, une conférence de presse dans laquelle elle a fait part de ses inquiétudes face à un secteur des TIC pour ainsi dire laissé à l’abandon, de l’environnement politique et des challenges à relever, ainsi que du plan d’action de la Fédération pour le projet “Tunisie Digitale 2018”.

Mettant en avant l’importance du secteur des nouvelles technologies en Tunisie (7% du PIB en 2014) et son potentiel dans l’employabilité et lutte contre le chômage, Kais Sellami, Président de la Fédération Nationale des TIC et membre du Bureau exécutif de l’UTICA, a déploré l’état actuel de ce secteur et le peu d’intérêt que lui portait le gouvernement. 

Un manque d’intérêt pour l’économie numérique malgré de nombreuses promesses…

«Les technologies ne concernent pas uniquement les techniciens. Il s’agit d’une économie numérique à part entière qui englobe l’ensemble des secteurs comme l’agro-alimentaire, l’industrie, l’électronique, l’administration et le citoyen», a déclaré à cette occasion le président de la Fédération qui a tenté de tirer la sonnette d’alarme par cette conférence de presse. «Aujourd’hui, on tient à faire passer un message au gouvernement actuel: Si la Tunisie n’adhère pas rapidement à ce modèle économique, on n’arrivera jamais à avancer dans  le monde actuel, qui dépend majoritairement du numérique, une locomotive pour booster l’économie du pays et même reformer le secteur privé».

Ce dernier n’aura d’ailleurs pas manqué d’évoquer, au passage, les différents projets sur lesquels s’était engagé l’Etat à l’instar de  “Tunisie Digitale 2018” et de ses six axes stratégiques (infrastructure, e-gov, usages, e-business, offshoring, innovation), du haut comité de stratégie numérique qui a pour vocation de faire travailler en diapason le secteur public avec privé pour garantir des emplois dans le e-tourisme, e-santé, e-transport. Ou encore le projet Smart Tunisia qui doit permettre à la Tunisie de conforter une position internationale par rapport aux nouvelles technologies de l’information.

«Concrètement et au vu de l’état actuel des choses, on remarque que rien n’a encore été réalisé, qu’aucun projet n’est effectif. Pire encore: des pays étranger nous ont même subtilisés des idées qu’ils ont appliqués et nous ont ainsi dépassé depuis longtemps!», a rajouté M. Sellami.

Conférence de presse de la Fédération au siège de l'UTICA

Conférence de presse de la Fédération au siège de l’UTICA

Un nombre croissant des chômeurs surqualifiés 

Même son de cloche pour Taoufik Halila, Président de la Chambre Nationale des intégrateurs des Réseaux Télécom. Il estime pour sa part, que les différents gouvernements qui se sont succédés jusqu’à présent n’ont pratiquement accordé aucune importance à ce secteur. Il est pourtant un élément clé dans le processus de développement des économies émergeantes.  «Le secteur des TIC pourrait résoudre de nombreux problèmes, notamment pour résorber le nombre croissant des chômeurs surqualifiés qui constituent une ressource inestimable à l’export», a-t-il insisté.

M. Halila a également pointé du doigt le manque d’engagement de la part des opérateurs téléphoniques présents sur le marché tunisien qui sont censés êtres de véritables moteurs de développement. Il estime ainsi que le nombre d’embauches demeure insuffisant dans la mesure où ces entreprises auraient déjà implanté intégralement leur infrastructure réseau sur l’ensemble du territoire. «A partir de ce constat, les opérateurs ne feront plus appel à des entreprises d’installation de pylônes et d’antennes pour le réseau, qui demeure à présent saturé. De ce fait, on estime que d’ici cinq ans tout au plus, le taux d’employabilité sera considérablement réduit», a-t-il estimé. 

Il attribue la responsabilité de cette situation au gouvernement qui aura commis l’erreur de ne pas imposer de concessions aux dites entreprises de télécommunication étrangères au moment de la signature des contrats. «On avait à l’époque proposé, au moment de l’acquisition des achats à l’échelle internationale, d’imposer à l’investisseur des compensations en termes de software, de fournisseurs d’équipements et de solutions, ou encore de la sous-traitance. Comme c’est le cas pour la Malaisie qui impose cette close a tous les contrats qu’elle signe avec des entreprises étrangères. Cette action aurait pu donner un excellent moyen de pression pour l’Etat tunisien afin de booster l’emploi et la productivité des jeunes. Mais malheureusement, le délais d’investissement est maintenant dépassé», a regretté M. Halila qui n’a pas manqué de citer quelques autres exemples d’insuffisances. Comme le manque inhérent d’exportation d’entreprises nationales en Afrique, la concurrence déloyale de sociétés travaillant sans agrément et obtenant même des marchés de la part de l’Etat,  ou encore l’absence de recherche et de développement dans le domaine des télécommunications. A suivre.

Mohamed Lahbib Gnounou

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