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Gafsa : Quelles sont les bonnes pratiques dans la gouvernance des Technopoles et clusters ?

Gafsa : Quelles sont les bonnes pratiques de la gouvernance des Technopoles et des clusters ?

Un séminaire de formation a eu lieu à Gafsa les 26 et 27 septembre derniers dans l’un des hôtels de la ville de Gafsa. Il a été organisé par la Société de Gestion du Pôle Industriel et Technologique de Gabès «Politech-Gabès», le Pôle de Compétitivité de Gafsa et le Pôle de Djérid de Tozeur et avec le soutien du Ministère de l’Industrie et du Commerce (DGIIT) et l’Association Tunisienne des Technoparks, en collaboration avec…

Gafsa : Quelles sont les bonnes pratiques de la gouvernance des Technopoles et des clusters ?Un séminaire de formation a eu lieu à Gafsa les 26 et 27 septembre derniers dans l’un des hôtels de la ville de Gafsa. Il a été organisé par la Société de Gestion du Pôle Industriel et Technologique de Gabès «Politech-Gabès», le Pôle de Compétitivité de Gafsa et le Pôle de Djérid de Tozeur et avec le soutien du Ministère de l’Industrie et du Commerce (DGIIT) et l’Association Tunisienne des Technoparks, en collaboration avec le Pôle Technologique français «cd2e» basé à Lille et «France Clusters» et avec l’appui de l’Institut Français de Tunis. Ce séminaire a réuni des cadres supérieurs de quelques Technopoles du Sud, de la Chambre de Commerce et d’Industrie Sud-Est, du Groupe Chimique Tunisien, ainsi que la présence de quelques enseignants de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Gafsa.

Le programme, réparti en deux journées, avec sept conférences et des débats extrêmement riches a été animé par Ezzedine Ounis (Professeur à l’ENIG), Carlos Pereira (Directeur au Pôle «cd2e» de Lille), Alain Tubiana (Consultant international en Management des Clusters) avec 2 conférences chacun et Hasna Hamzaoui (Directrice à la DGIIT) au Ministère de l’Industrie et du Commerce) avec une conférence. En voici les intitulés : 

Ces deux jours rentrent dans une volonté d’approfondir la réflexion en manière de revoir le statut des technopoles et des pôles de compétitivité en Tunisie. Car la pérennité, en matière de gouvernance, repose sur une autonomie de gestion et une autonomie financière qui lui permettent de ne pas dépendre de subventions. Le modèle de gestion de ces technopoles doit être performant pour accompagner la montée en puissance du site à travers les années et atteindre les objectifs annuels d’attraction de nouvelles entreprises dans des secteurs performants. Il serait instructif de voir l’expérience de pays ayant une longue expérience dans la gestion et le développement des pôles de compétitivités et des clusters afin de profiter du savoir faire d’autrui, d’accélérer de façon efficace ces structures et d’éviter certaines erreurs survenues par le passé. 

L’objectif était donc de confronter des expériences technopolitaines pour mettre en évidence les bonnes pratiques et les conditions de succès d’une technopole et d’un cluster. Hasna Hamzaoui, qui représentait le Ministère de l’Industrie et du Commerce, a précisé que la conception actuelle traduit l’absence de tout esprit de bonne gouvernance et des choix stratégiques et que le système actuel a besoin d’un ajustement structurel progressif qui tend à une nouvelle conception efficiente. A cet effet, une étude, intitulée «Les technopoles en Tunisie : Analyse SWOT, diagnostic juridique», a été réalisée dans le cadre du PASRI pour mettre en place une stratégie nationale des technopoles en Tunisie et proposer des recommandations.

Ezzedine Ounis a précisé au départ que les sociétés de gestion des technopôles jouent un rôle d’animateurs de l’écosystème technopolitain qu’elles développent ; elles sont également appelées à rayonner sur leurs territoires pour stimuler le transfert des connaissances et des technologies et renforcer le travail collaboratif à travers l’ingénierie des projets de R&D (Recherche et Développement) et les initiatives de «clustering» en particulier.

Concernant les outils de la stratégie de communication, Ezzedine Ounis a largement développé toute la panoplie des moyens classiques et modernes des stratégies offensives et défensives qui pourraient être utilisées par les Pôles Technologiques et les Pôles de Compétitivité en Tunisie en vue de mieux faire connaître leurs projets et programmes.

Dans sa seconde intervention, Ezzedine Ounis a largement détaillé la typologie des problèmes de la communication interne au sein des Technopôles et qui ne diffèrent guère de ceux que l’on rencontre dans les autres formes de sociétés et entreprises. Il a surtout passé en revue les moyens modernes qui ont été développés par la psycho-sociologie des groupes ainsi que par les spécialistes de la communication en vue de résoudre les différentes typologies de conflits aussi bien latents qu’apparents.

Quant à l’intervention de Carlos Pereira qui représentait le Pôle Technologique «cd2e» de Lille (France), elle s’est attelée à démontrer les différentes expériences de ce Pôle et qui reposent sur la valorisation des nouvelles sources d’énergie ainsi que les nouveaux matériaux sujets à différentes expérimentations au niveau de leurs utilisations et leurs cycles de vie. Il a insisté que le fait «d’ouvrir» ces nouvelles expérimentations au large public est considéré en soi comme une forme de communication non classique ayant une valeur de conviction à une large échelle.

Alain Tubiana qui représentait «France Clusters», a insisté, de sa part, sur le rôle primordial des clusters comme facilitateurs au sein des territoires. Les clusters renforcent la lisibilité thématique et la visibilité du territoire, notamment au travers : a) d’un effet de masse ; b) d’une communication forte et d’une marque partagée ; et c) d’une participation à la dynamique territoriale au travers des effets structurants, reposant par exemple sur des équipements, le renforcement de la capacité locale d’innovation, etc. Les clusters peuvent consister en des concentrations spontanées d’entreprises qui coopèrent et /ou en des modes d’organisation privilégiés du développement économique par les Etats et les Régions. Les politiques de clusters peuvent certes à travers le monde correspondre à des objectifs assez divers, cependant le plus souvent ce sont des politiques au travers desquelles les territoires cherchent un retour sur investissement. Les territoires espèrent des processus de création de valeurs et un accroissement de leur attractivité. Il est intéressant de constater quel que soit le type de cluster concerné– qu’on observe des proportions de l’ordre de 60 % de financement public et de 40 % de financement privé. Toutefois, ces chiffres ne doivent pas éclipser une réalité fondamentale : « Un cluster, ça ne se crée pas, ça existe déjà. C’est une concentration spontanée d’entreprises qui travaillent ensemble pour grandir plus vite ».

Les exposés et débats qui se sont tenus ont permis de dégager les conclusions et recommandations suivantes, qui sont présentées ci-dessous selon 3 volets :

1-Volet institutionnel :

– La clarification du concept de technopôles (définition, objectifs, composantes, missions et activités) et surtout les activités d’animation dans les Technoparks.

– La préconisation d’un modèle de gouvernance interne «le Conseil de Gouvernance interne du Technopark» sous forme d’association regroupant trois collèges de membres (les entreprises, les institutions de recherche et d’enseignement et la Société de gestion). Le Conseil de gouvernance est dirigé par un Directoire. 

– La clarification du rôle et des missions des Sociétés de gestion dans le cadre de ce schéma de gouvernance interne.

2- Volet financement :

– L’éligibilité des activités d’animation  aux subventions et financements existants.

– L’ouverture de la participation au capital du Pôle aux Partenaires Publics et Privés (PPP).

– La proposition de création d’un dispositif «Appel à Projets Innovants». 

– Consolidation et concrétisation des pôles en matière du développement de l’innovation et la création des fonds et outils régionaux destinés au financement de l’innovation.

3- Volet animation technologique :

– Possibilité de mettre en place un outil de coordination et de gouvernance des pôles par région économique (Sud, Centre, Nord, Tunis, etc.), en vue de consolider la notion de réseau et la synergie en matière de communication, de promotion, de stratégie et de développement des projets collaboratifs.  

– Mise en place d’une plateforme et d’un observatoire des clusters des pôles tunisiens et l’étude dans le cadre des relations tuniso-européennes de l’adhésion de la Tunisie à la plateforme Européenne «European Cluster Alliance» et à l’observatoire Européen des clusters.

– Mise en place d’un observatoire Maghrébin des clusters et des pôles. 

– La restructuration de la Valorisation des Résultats de la Recherche (VRR) par la création d’une interface dans chaque région « Pôle / Université ».

– Création d’un Groupe de travail Méditerranéen « Gouvernance des Technopoles et des Clusters », à partir de l’année 2017.

– Mise en place sur les réseaux sociaux, d’un forum d’échange de vues sur les bonnes pratiques de gouvernance des pôles technologiques et industrielles et des clusters, à partir de l’année 2017.

– Préparation d’un Colloque «Euro – Méditerranéen» sur la gouvernance des technopoles et des clusters, au cours de l’année 2018.

Aymen Lamine

Responsable Service Veille Stratégique

Direction Innovation et Entrepreneuriat à Pol.i.tech

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