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Startup Story Ep66 : En Tunisie, l’entrepreneuriat intéresse plus les femmes et les retraités

Dans ce nouvel épisode de Startup Story, powered by BEE, Walid Naffati et Marouen Dhemayed ont invité Samir Marrakchi, le fondateur de la première société capital-risque en Afrique et dans le Monde.

Il a lancé une initiative personnelle : Consacrer chaque vendredi au conseil des entrepreneurs et startuppeurs et ce, gratuitement !

Il a remarqué notamment ceci :

1- Une prédominance des femmes dans l’entrepreneuriat (57% femmes, 43% d’hommes)

2- Il a reçu 15% des demandes de consulting de la part d’étudiants, une première par rapport à sa longue carrière dans ce domaine. Ce qui prouve que les étudiants n’attendent plus le diplôme pour se lancer et encore moins l’Etat tunisien pour trouver un boulot.

3- Les retraités se sont également lancés dans l’entrepreneuriat. La raison ? Leur pension ne leur suffit plus en ces temps de crise. Du coup, ils mettent maintenant leur expertise à la disposition des entreprises sous forme de Cabinets de Consulting.

Un départ assez contraignant

L’idée de créer une société capital-risque est venue suite à une consultation avec le gouverneur de la banque centrale, qui disposait d’une connaissance assez approfondie de l’environnement d’affaires américain, vu qu’il était en cette période, l’ambassadeur de la Tunisie aux USA.

« L’idée semblait intéressante pour 17 banques et chacune a injecté 250 mille dinars dans ce projet, sans trop savoir par où commencer », a-t-il précisé ajoutant « à ce moment là j’étais DGA d’une banque importante en Tunisie, mais j’ai laissé tomber mon poste en faveur de ce projet ».

Aujourd’hui, on parle d’une quarantaine de sociétés tunisiennes capital-risque.

Les plus intéressés sont les femmes et les retraités

Samir Marrakchi a indiqué avoir été agréablement surpris de voir le grand intérêt des jeunes à l’entrepreneuriat, notamment les étudiants qui représentent 15% des demandes de consultation. Mais aussi, l’importante demande du côté féminin, qui dépasse les 54% en Tunisie.

Les tunisiens résidents à l’étranger s’intéressent aussi, de plus en plus, à l’entrepreneuriat, même s’ils ont des situations assez confortables. Ils désirent tout de même selon notre invité, créer des projets en Tunisie.

Certaines demandes proviennent par ailleurs, des retraités.

« En effet, en Tunisie, la pension de retraite ne permet pas de vivre convenablement. C’est ce qui pousse les retraités à se lancer dans le monde entrepreneurial, de plus en plus », a-t-il considéré.

Et c’est plutôt vers la création de bureaux de conseil et d’études qu’ils se lancent.

Quid des régions intérieures de la Tunisie ?

Même si les grandes villes de la Tunisie connaissent une bonne dynamique du côté entrepreneurial, les régions intérieures, elles, demeurent trop calmes.

Selon notre invité, durant toute sa carrière, aucune demande de consultation n’est parvenue d’un entrepreneur désirant lancer son projet dans une région intérieure.

Si l’on répartisse les demandes de consultation reçues par secteurs, on remarque que 40% des projets traités par la société de Samir Marrakchi sont industriels et 60% de services.

Par ailleurs, les différents candidats qui se sont présentés durant ces dernières années, bénéficiaient d’un niveau culturel élevé, conjugué à des études supérieures achevées et de nombreux diplômes. « Une évolution remarquable puisque ce constat s’oppose à la situation observée en 1990, lors du lancement de notre société », a-t-il conclu.

Vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de cet épisode de Startup Story powered by BEE, sur le soundcloud de THD.tn.

Zeyneb Dridi

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