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Tunisie : Création d’un Conseil supérieur du numérique présidé par le Chef du gouvernement

Tunisie : Création d’un Conseil supérieur du numérique présidé par le Chef du gouvernement

Le ministre des Technologies de l’information et de la communication, Mongi Marzoug, a annoncé, le 2 juillet dernier lors d’un point de presse organisé au siège de la présidence du gouvernement à la Kasbah, la création d’un conseil supérieur du numérique présidé par le Chef du gouvernement. Un tel conseil, n’est pas une innovation en soi puisqu’il était déjà présent avant, au siège du Première ministère, et s’est réuni une seule fois le 13 décembre 2007 avant d’être supprimé et puis remplacé, au 1er avril 2008, par le haut conseil de l’entreprise.

Tunisie : Création d’un Conseil supérieur du numérique présidé par le Chef du gouvernementLe ministre des Technologies de l’information et de la communication, Mongi Marzoug, a annoncé, le 2 juillet dernier lors d’un point de presse organisé au siège de la présidence du gouvernement à la Kasbah, la création d’un Conseil supérieur du numérique présidé par le Chef du gouvernement. Un tel conseil, n’est pas une innovation en soi puisqu’il était déjà présent avant, au siège du Première ministère, et s’est réuni une seule fois le 13 décembre 2007 avant d’être supprimé et puis remplacé, au 1er avril 2008, par le haut conseil de l’entreprise.

A quoi vise ce nouveau conseil ? Va-t-il permettre un retour du contrôle total de l’exécutif sur le Net tunisien ? La rédaction de THD a contacté Habib Dababi, conseiller auprès du ministre des TIC pour avoir plus d’informations. Interview.

THD : Pourquoi un tel conseil maintenant surtout qu’il était déjà présent sous Ben Ali ?

Habib Dabbabi : Nous avions le choix entre deux orientations. Soit utiliser toutes les études et les rapports dont nous disposons depuis plusieurs années au ministère pour réformer et améliorer le secteur des TIC en Tunisie et travailler en vase clos sans faire participer le secteur privé. Soit augmenter la participation des parties prenantes dans le secteur, notamment le secteur privé et la société civile. Depuis avril 2012, nous avons fait une série de réunions avec l’UTICA et la Chambre Nationale des Sociétés de Services et d’Ingénierie Informatique (INFOTICA), ainsi que d’autres associations du secteur. On a essayé de trouver un cadre de collaboration entre l’étatique et le privé. Sur les 6 derniers mois, nous avons beaucoup avancé. Et la création de ce Conseil est un aboutissement de cette réflexion collective.

Mais nous avons également noté quelques problèmes d’ordre organisationnel. Par exemple, l’Etat tunisien n’a pas de direction centrale du système d’information (DSI). Or c’est à ce DSI d’apporter les solutions techniques aux besoins de l’administration. D’être une sorte d’architecte des évolutions futures. D’autant plus que les TIC peuvent être très utiles dans d’autres secteurs comme l’éducation, le transport, la santé ou encore l’agroalimentaire.

Mais l’Etat a déjà le Centre National d’Informatique (CNI). Ne joue-t-il pas ce rôle ?

Le CNI est un centre opérationnel. Il exécute ou accompagne les projets mais ne peut réfléchir sur des stratégies globales pour les proposer au gouvernement. Et le ministère ne peut jouer ce rôle-là non plus. Car on aura le risque qu’il y ait moins de transparence dans les prises de décisions stratégiques ou qu’elles soient contestées par tel ou tel secteur d’autant plus que cette méthode unilatérale n’a pas donné de bons résultats. D’où l’intérêt de créer ce Conseil supérieur du numérique qui regroupera tout le monde autour d’une même table.

Qui va siéger dans ce Conseil ?

Il y aura 4 ou 5 places pour les ministères comme l’emploi ou la sécurité sociale (etc.) et bien évidemment le TIC. Il y aura également quelques représentants de l’UTICA, dont l’INFOTICA. Le tissu associatif aura sa place dans ce conseil. Les représentants des chefs d’entreprise et des activistes du Net (les associations qui militent pour l’Opensource, par exemple) seront des parties prenantes dans les décisions de ce conseil. Mais ce qui sera intéressant c’est d’y voir siéger des experts tunisiens reconnus internationalement. Sur invitation du Chef du gouvernement, ces experts -qui font partie des meilleurs leaderships mondiaux- vont pouvoir aiguiller les décisions et les plans d’actions qui découleront de ce conseil. En faisant participer ces experts tunisiens de pointure internationale dans les décisions stratégiques du pays, ils peuvent devenir des ambassadeurs technologiques de la Tunisie à l’étranger.

N’y a-t-il pas de risque de lobbying des grandes firmes technologiques comme Microsoft, HP ou encore IBM qui vont influencer les décisions de ce conseil ?

Il y a toujours ce risque. Mais il le sera encore plus si on n’ouvre pas ce conseil à tout le monde, et notamment à la société civile. Il faut être transparent.

Devrions-nous comprendre de ce fait que ce conseil va faire de l’ombre à l’initiative IGF Tunisie ?

Absolument pas. Ils seront complémentaires. Et le MAG de l’IGF tunisien sera régulièrement consulté sur les différentes stratégies qu’abordera le Conseil.

Quand est-ce que ce Conseil sera créé et où siègera-t-il ?

Le décret est prêt au passage pour signature au conseil ministériel. Donc c’est juste une question de quelques jours. Ce qui est sûr, c’est que ce conseil aura son propre secrétariat. Mais pour tout le reste, les critères de sélection, l’endroit où il y siègera (etc.), ils seront fixés ultérieurement.

Propos recueillis par Welid Naffati

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