L'actuTHD

Tunisie : DSI, un métier en voie de disparition et qui entrainera la mort de l’entreprise avec !

Tunisie : DSI, un métier en voie de disparition et qui entrainera la mort de l’entreprise avec !

Le directeur du système d’information (DSI) est un métier qui commence à s’effriter et pourrait disparaître à cause du Cloud et… du tempérament des DSI eux même. C’est la conclusion à laquelle ont pourrait arriver à la fin de la 2ème édition du forum des DSI qui s’est tenu le 7 et 8 octobre dernier à Hammamet. Organisé sous la houlette du groupe Poulina, ce forum vise à mettre en évidence un métier en plein danger de mort, non seulement en Tunisie, mais partout dans le monde. Et pour cause…

Tunisie : DSI, un métier en voie de disparition et qui entrainera la mort de l’entreprise avec !Le directeur du système d’information (DSI) est un métier qui commence à s’effriter et pourrait disparaître à cause du Cloud et… du tempérament des DSI eux même. C’est la conclusion à laquelle ont pourrait arriver à la fin de la 2ème édition du forum des DSI qui s’est tenu le 7 et 8 octobre dernier à Hammamet. Organisé sous la houlette du groupe Poulina, ce forum vise à mettre en évidence un métier en plein danger de mort, non seulement en Tunisie, mais partout dans le monde. Et pour cause…

«J’étais le premier DSI de Poulina et j’ai remarqué l’importance de l’information grâce aux tableaux croisés», a déclaré Maher Kallel directeur de KM Management et accessoirement Président de Carthage Business Angels à l’ouverture du forum. «J’ai commencé à faire un tableau de bord sur le flux de trésorerie. M. Ben Ayed (PDG du groupe Poulina, NDLR) m’a alors appelé pour me dire que les courbes sont fausses car il manquait une variable. J’ai répondu que je me suis basé sur les informations que m’a communiqué le service de trésorerie. M. Ben Ayed m’a alors conseillé de revoir ces données en prenant en considération cette variable. Là j’ai réalisé que le DSI doit tout comprendre et intervenir dans tous les métiers».

Or, ce découpage de l’informations émanent des différents département d’une entreprise (puis l’exploiter techniquement de telle sorte à les interconnecter pour en faire un tableau de bord) est essentiel pour déceler les défaillances dans une chaine de production. Après tout, c’est ainsi qu’on arrive à améliorer ses résultats financiers. Certes, ce n’est pas au DSI de prendre ces décisions correctives, mais c’est à lui que revient la responsabilité d’attirer l’attention au PDG grâce, justement, à ce découpage de l’information et de savoir l’exposer dans un comité de direction. «L’information se récolte maintenant en temps réel. Et une entreprise qui manque de réactivité devant ce flux d’information, sera rapidement ‘out of business’», a conclu Maher Kallel.

Christophe Legrenzi

Christophe Legrenzi

Et au pays de l’Oncle Sam, les statistiques le prouvent. «Le professeur Richard Foster de Yale University a montré sur la base des 500 des plus grandes fimes américaines, que la durée de vie d’entreprise a diminué d’une 60aines d’années en 1960 à 18ans aujourd’hui», rajoute pour sa part Christophe Legrenzi, président du cabinet de Consulting, d’audit et l’accompagnement des entreprises dans la transformation digitale, Acadys. «Cette forte diminution s’explique notamment par le changement du modèle d’affaire et la révolution numérique qui modifie profondément le processus de création de valeur de l’entreprise». 

Cette transformation a touché même la perception du grand public. Il y a quelques années, Coca Cola était le premier brand à être le plus reconnu au monde. Maintenant, c’est Apple et Google. «L’informatique est devenue le premier secteur économique mondial», a fait constater Christophe Legrenzi. «Parmi les 5 hommes les plus riches de la planète, 3 viennent du monde de l’informatique. A l’âge de 22 ans, Mark Zuckerberg est devenue le plus jeune milliardaire au monde. Jamais nous avons vu ça dans l’histoire de l’économie d’entreprise». 

Pour cet auditeur et expert dans la transformation numérique, le manque de familiarité au numérique peut faire perdre du business à une société: «Vous n’avez plus le choix, le changement de l’industriel vers le numérique doit se faire le plus tôt possible. Je vous le dis ! L’heure est grave et je demande à tous les DSI de convaincre leurs directeurs qui ont la tête dans le guidon de la nécessité de se numériser. C’est une question de vie ou de mort !».

Comment devenir performants et réussir sa transformation numérique ?

Mais avant le risque de faillite d’une entreprise qui rate son virage numérique, il y a une mort certaine qui s’approche : celle du métier de DSI. Et pour cause : dans cette course effréné pour avoir de productivité tout en réduisant les dépenses, les solutions Cloud (allant du SAAS à l’IAAS) ainsi que l’externalisation des services informatiques vers des prestataires de services, ont fini par marginaliser les DSI. Considérés à tord comme des responsables informatiques, les dirigeants n’en font appel que lorsqu’il y a une panne. Mais jamais on pense à les appeler pour avoir leur avis sur une décision stratégique. Pis : La majorité des Chefs d’entreprises refusent de discuter avec les DSI. Quelle est la cause ? La façon avec laquelle s’expriment ces DSI. 

En effet, ces directeurs pensent et parlent comme une machine. C’est à dire un langage informatique difficile à comprendre pour le commun des mortels. De ce fait, ils confirment leur image de directeur informatique et non de directeurs du système d’INFORMATION. Et c’est là toute la nuance. Avec le Cloud et l’externalisation, l’entreprise n’a plus besoin d’un ingénieur informatique pour régler ses pannes. Elle a plutôt besoin de quelqu’un qui conseille la direction à faire le meilleur choix d’investissement grâce aux TIC en comparant les services proposés par les opérateurs télécom et les SS2I. «Au lieu de parler de problèmes techniques à votre directeur, dites lui plutôt comment augmenter son chiffre d’affaire de 10% grâce aux TIC», a conseillé Christophe Legrenzi. Et C’est là qu’on peut parler de bonne gouvernance IT. Grâce à quoi ? Grâce à une stratégie TIC bien claire et réaliste qui cherche à créer de la valeur. 

Les 5 éléments clés des relations DSI-Métiers

Bonne gouvernance IT, stratégie et valeur, sont donc là 3 mots clés auxquels doivent penser chaque Chefs d’entreprise. Une étude des profils qui composent ces entreprises a montré, par ailleurs, que ce sont les DSI qui sont les plus aptes à succéder aux PDG pour créer, justement, cette valeur. Mais malheureusement, le manque de communication et du relationnel des DSI fini par les faire supplanter par les DRH ou les directeurs marketing/commerciaux. 

En plus clair : Un DSI est la pierre angulaire dans le développement de toute entreprise quand son rôle ne se limite pas seulement à l’informatique, mais plutôt à l’analyse de l’information remonté depuis les différents départements d’une entreprise. Encore faut-il que ce DSI arrive à s’humaniser et à oublier son «langage machine» pour se faire comprendre. 

Welid Naffati

Facebook Comments

Plus Populaires

To Top