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Droit de réponse de Radio Kalima

Tunisie : Radio Kalima, cette ex-radio pirate qui veut concurrencer Mosaïque FMJe voudrais vous remercier de l’intérêt que vous avez porté au lancement officiel des programmes de Radio Kalima sur la bande FM.

Toutefois, je vous signale que votre couverture de l’évènement, parue le 5 novembre 2012 sous le titre : «Radio Kalima, cette ex-radio pirate qui veut concurrencer Mosaïque FM», comporte quelques erreurs qui portent atteinte à notre image et ne correspondent nullement à la vérité ; elle comporte également une atteinte à la mémoire d’une figure éminente de la résistance à la dictature. Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir rectifier ces données auprès de vos lecteurs, en nous accordant un droit de réponse ci-après :

Radio Kalima n’a jamais été une radio pirate

Rebelle sous Ben Ali, Radio Kalima n’a jamais été une «radio pirate» : dès le 15 janvier nous avons ambitionné d’en faire un média professionnel alternatif. La démarche suivie était conforme à cet objectif. Média de la résistance, il était légitime que la Tunisie révolutionnaire reconnaisse nos droits et consacre notre intégration à cet audiovisuel de l’après 14 janvier, si accueillant avec les médias de Ben Ali. Le piratage des fréquences aurait été, par ailleurs, un acte de prédation anarchique de ressources publiques, aux antipodes de nos valeurs. Jusqu’au 13 février 2012, Radio Kalima s’est bornée au signal streaming à partir de son site Internet. L’autorisation du premier ministre a été signée le 17 août 2011.

Une convention avec l’Office National de Télédiffusion (ONT) a été signée le 15 novembre 2011 ; elle charge cet organisme, selon les dispositifs réglementaires en vigueur, de transmettre notre signal sur la fréquence 90.7 sur laquelle la diffusion effective d’une playlist musicale n’a démarré effectivement que le 13 février 2012.

Même sous la dictature qui nous déniait le moindre droit, le qualificatif radio pirate était inadéquat. Le juge Zied Souiden (démis de ses fonctions dans les semaines qui ont suivi l’après 14 janvier) avait, il est vrai, ouvert une instruction contre Sihem Bensedrine (fondatrice de Radio Kalima) pour «utilisation illégale de fréquences». Mais ces poursuites n’ont jamais pu aboutir du fait de l’inexistence de l’infraction : la radio n’utilisait pas les fréquences régies par le plan national des fréquences et se bornait à émettre par satellite à partir de l’Europe, en toute légalité.

Vous soulignez que «l’actionnaire principal est l’homme d’affaires Naceur Chakroun dont le père, Mohamed Chakroun, était l’un des fondateurs du Congrès Pour la République…» ainsi que d’autres insinuations qui ne sont plus d’actualité ; il aurait fallu prouver une immixtion dans la sphère décisionnelle pour démentir l’indépendance revendiquée par notre Radio et établir que nous avons, à notre tour, succombé à la mode ambiante de l’alignement partisan des médias… Il aurait aussi fallu ajouter, pour plus d’objectivité, que ces «liens» partisans [de nos actionnaires] ont évolué et se sont notoirement distendus.

La transparence est un choix éthique : nous avons délibérément pris l’initiative de dévoiler la composition du capital social de la sarl gérant Radio Kalima. Notre charte établit une nette séparation entre la ligne éditoriale, les choix en matière de contenu et l’actionnariat. Nous souhaitons que d’autres médias tunisiens le fassent pour mettre ensemble les jalons d’un journalisme au service des citoyens.

Omar Mestiri

Directeur de Radio Kalima

Réponse de la rédaction :

Le mot “pirate” n’est peut être pas adéquat pour une radio qui se donne une mission de média militant ou resistant.

Il n’en est pas moins vrai que le signal de cette radio a été capté par les habitants du Grand Tunis, sur la bande FM plusieurs mois avant la signature de l’accord avec l’Office National de Télédiffusion et l’obtention de la fréquence sur laquelle la radio diffuse aujourd’hui.

Concernant le second point, à aucun moment THD a affirmé que l’actionnaire principal intervenait dans la ligne éditoriale de Radio Kalima. Nous avons juste rappelé les divers engagements de cet actionnaire sur le plan des affaires (entre autres les télécoms), mais aussi sur le plan politique, et notamment son soutien public à l’un des partis au pouvoir aujourd’hui en Tunisie.

Ce sont là des informations que nous devions à nos lecteurs afin qu’ils aient une idée complète du sujet.

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