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Harcèlement sexuel ou moral sur Internet : ce que prévoit la loi tunisienne

Le cyber-harcèlement ou harcèlement en ligne – qu’il soit sexuel ou moral – est devenu véritable fléau 2.0 depuis l’avènement des réseaux sociaux. Ce phénomène est plus prononcé chez les adolescents qui ont de plus en plus accès aux moyens de communication numérique. Khaoula Boukrim, cofondatrice et rédactrice en chef du site Kashf Media a mené une investigation journalistique sur les crimes de harcèlement moral et sexuel en ligne. Elle nous en dit davantage dans ce 126e épisode de DigiClub powered by Topnet.

« Kashf Media n’est pas seulement spécialisé dans l’investigation. Nous réalisons, également, des enquêtes et des reportages et nous faisons du fact checking. Ce média a été créé par l’association Bina constituée de journalistes et de membres actifs de la société civile. Nous nous focalisons, essentiellement, sur le nord-ouest de la Tunisie où les médias ne sont pas très développés. Nous allons commencer par les villes de Makther et Siliana, pour ensuite aller vers Jendouba, Le Kef, puis couvrir toute la Tunisie » a avancé Khaoula Boukrim dans sa présentation de Kashf Media.

Revenant sur son article au sujet du harcèlement moral et sexuel en ligne – qui a, d’ailleurs, suscité beaucoup d’intérêt –, la journaliste a affirmé qu’elle s’est focalisé, en particulier, sur les formes de chantages dont on peut être victime sur Internet.

Elle a évoqué, dans ce sens, des vidéos d’hommes ou de femmes prises sur les réseaux sociaux et qui se retrouvent du jour au lendemain sur des sites pornographiques.  « Il faut dire que le chantage sexuel est utilisé depuis les années 50 par les organismes d’espionnages. Ce sont juste les outils de chantage qui ont évolué, depuis, avec la démocratisation d’Internet grâce aux smartphones, notamment. Aujourd’hui, pour porter atteinte à la notoriété d’un personnage public, il suffit de diffuser une vidéo compromettante sur les réseaux sociaux ».

« J’ai reçu plusieurs témoignages de femmes de différents âges et catégories sociales – étudiantes, employées, femmes au foyer, etc – qui ont fini par tomber dans ce piège après avoir noué des relations avec des hommes sur les réseaux sociaux ».

La rédactrice en chef de Kashf Media a, par ailleurs, signalé que dans les affaires de chantage sexuel, les juges auraient tendance à prendre des décisions « conservatrices ». Ce qui, selon notre invité, n’est autre que preuve de lacunes dans la loi tunisienne.

Khaoula Boukrim est, également, revenue, sur d’autres formes de harcèlement en ligne, notamment ceux qui touchent la communauté LGBT.

L’interview au complet est disponible sur SoundCloud.

Yosra Nouar

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