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MWC 2023 (Ep3) : l’ambition des startups tunisiennes dans un monde qui bouge

L’écosystème tunisien des startups a connu une croissance rapide ces dernières années grâce à l’évolution de la législation, un secteur technologique florissant et l’effort de plusieurs acteurs, associations, incubateurs, bailleurs de fonds et initiatives privées.

Lors du Mobile World Congress 2023, l’équipe de THD a rencontré l’une des personnalités phares de cet écosystème, Amel Saïdane, la fondatrice de Betacube et présidente de Tunisian Startups, une organisation qui par ses programmes de sensibilisation, de mise en relation et de renforcement des capacités, a contribué à vise au développement des startups et de la culture entrepreneuriale.

Startup 2.0 et Code des changes

A l’époque de sa publication, le Startup Act 1.0 était une révolution qui a donné un coup de pouce énorme à l’écosystème des startups en Tunisie. Il reste, cependant, limité et ne permet pas une évolution au même rythme que le développement de l’innovation et de la technologie. D’où la nécessité d’une version amendée et plus up to date. « Les conversations autour du Startup Act 2.0 se sont étalées tout au long de l’année 2022, notamment durant les assises de l’innovation (…) Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler sur le design de ce projet de loi. Il y a eu d’ailleurs, dans ce cadre, des discussions autour d’un autre projet dont l’objectif est de créer un espace physique et virtuel avec toutes les conditions nécessaires pour qu’un entrepreneur africain puisse lancer son entreprise en Tunisie au lieu de le faire dans d’autres régions du monde », a indiqué Amel Saïdane.

Les acteurs de l’écosystème des startups – Tunisian Starups, entre autres – ont aussi mis en évidence la nécessité d’offrir aux startups tunisiennes une règlementation de change à l’ère du temps qui peut accompagner cette sphère en ébullition et répondre aux attentes et ambitions des jeunes entrepreneurs. La version initiale du projet de loi n’étant pas en phase avec les challenges évoqués par l’écosystème, selon Amal Saïdane, un ensemble de nouvelles recommandations a été communiqué à la Banque centrale de Tunisie. « L’un des blocages constatés est qu’il n’y a pas une ouverture suffisante pour les startups (…) Il était temps de pallier aux contraintes stratégiques et opérationnelles que rencontrent les startupeurs tunisiens afin qu’ils puissent évoluer dans un environnement aux mêmes standards que leurs homologues à l’international », a-t-elle avancé.

Les femmes tunisiennes dans l’écosystème des startups

L’évolution de l’écosystème des startups est évidente. Les femmes restent, toutefois, moins représentées que les hommes dans cette sphère en dépit des efforts et de la multiplication des programmes dédiés à l’entreprenariat féminin. « Cela fait dix ans qu’on parle de l’égalité des sexes mais il est clair que les choses n’ont pas beaucoup changé dans l’écosystème des startups. On reste toujours dans le même ratio ridicule notamment en termes d’accès au financement. Les startups protées par des femmes ont seulement accès à 2% des VC fundings. Cela est un phénomène mondial qui se ressent aussi en Tunisie. Selon le rapport de Smart Capital, 30% des startups tunisiennes sont cofondées par des femmes et seules 3% entièrement portées par des femmes. Ce qui est loin de l’ambition d’un pays comme la Tunisie (…) surtout que si l’on observe en profondeur le pourcentage des startups cofondées par des femmes on se rend compte que celles-ci ne sont pas nécessairement CEOs et leurs titres de participation restent minimes (…) Aujourd’hui il faut arrêter d’aller dans davantage de formations pour les femmes car elles sont bien outillées en termes de compétences (…) La recette est très simple : show me the money ! ».

Détails dans cet épisode de DigiClub spécial MWC 2023 powered by Huawei Technologies, Tunisian Startups, Bacteksys et Topnet. Le podcast est disponible sur notre canal SoundCloud et en version vidéo sur notre chaîne Youtube. 

Nadya Jennene

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