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MWC Africa en direct de Kigali : l’Afrique, des opportunités à perte de vue  

Kigali, la capitale rwandaise a accueilli du 25 au 27 octobre 2022 le Mobile World Congress dans sa première version africaine. Opérateurs, startups, incubateurs et acteurs de l’innovation et de la technologie se sont réuni pour découvrir, discuter, échanger, promouvoir leur business et sceller des deals. Présent sur place, l’équipe de THD.tn a rencontré plusieurs figures de l’écosystème des startups tunisiens et africains, en plus des acteurs du secteur des télécommunications. Retour sur cette édition dans cet épisode spécial de DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologie,

L’Afrique, un marché de 1,3 milliard de consommateurs pour les startups

Le continent africain est un marché auquel les startups tunisiennes devraient s’ouvrir davantage de par les opportunités qu’il présente. Il représente, à lui seul, 1,3 milliard de consommateurs qui peuvent être intéressé par une panoplie de services et produits innovants que nos startups développent pour une commercialisation à l’échelle locale ou sur le marché de prédilection, l’Europe.

Pour faciliter l’accès à ce marché, il existe une structure qui fournit un appui fort et à plusieurs niveaux : l’African Electronic Trade Group (AeTrade Group). Cette organisation d’entrepreneuriat social s’adresse à la diaspora africaine et vise à digitaliser les échanges commerciaux sur l’ensemble du continent dans l’optique de promouvoir les petits business et aider à la création d’emploi. Son CEO Mulualem Syoum nous a expliqué qu’elle œuvrait actuellement sur la création de 80 à 125 millions d’emplois d’ici à 2027.

Pour ce qui de son appui aux entreprises, il a souligné qu’AeTrade Group travaillait sur plusieurs axes, notamment la formation à travers un centre dédié, des systèmes de paiements transfrontaliers ainsi que l’inclusion financière et digitale auprès des jeunes populations. L’entreprise est, d’ailleurs, un partenaire stratégique de l’Union africaine et soutient les États-membres dans l’accès à plusieurs marchés sur le continent.

La Tunisie et le Rwanda, une inspiration pour le continent africain

Des opportunités à perte de vue et des synergies multiples à créer. C’est le constat de la CEO de Betacube et présidente co-fondatrice de l’association Tunisian Startups, Amel Saidane. Interpellée sur le déroulement de cet évènement, elle a salué les efforts du pays hôte qui a réussi à décrocher l’organisation de ce rendez-vous incontournable pour les acteurs de l’écosystème des startups. Notant que l’expérience tunisienne était grandement appréciée en Afrique, elle a souligné la nécessité pour la Tunisie de préserver, promouvoir ce positionnement et de s’inspirer, de son côté, des expériences des autres pays africains tels que le Rwanda, notamment, pour tisser des partenariats constructifs.

De meilleurs services, moins de taxes

Mais pour que les opportunités dont pillent le continent deviennent une source de richesse, il faut penser technologie. C’est dans ce sens que le  Senior Policy Manager de la GSMA – organisatrice de l’exposition – Seyni Malan Fati, est revenu sur le déploiement de la 5G sur le continent africain et en Tunisie. Il a affirmé que cette technologie – 5e génération des réseaux mobiles – était perçue comme étant adressée aux particuliers alors qu’elle est là pour « améliorer la productivité et les services fournis aux particuliers », dans différents domaines tels que la e-santé, la e-education et l’industrie grâce notamment à l’automatisation, « grâce à l’augmentation de la vitesse de communication entre les machines ».

Interpellé sur la réticence de certains aux nouvelles technologies, il a déploré l’inadéquation des services proposés avec les besoins des consommateurs ; le « usage gap ». Selon ses dires, si certains ne voient pas l’utilité d’aller vers de nouvelles technologies – passer de la 3G à 4G ou encore à la 5G- entre autres, c’est parce qu’on « n’a pas réussi à développer un contenu qui puisse attirer les consommateurs ou régler des problèmes locaux ». Les opérateurs sont, à son sens, là pour assurer un service essentiel. C’est donc aux gouvernements de se mobiliser pour encourager et inciter les startups – créatrices de contenus. « Les opérateurs sont de simples autoroutes pour les applications ».

C’est dans ce contexte qu’il a évoqué la question de la taxation des opérateurs. On ne peut, selon Seyni Malan Fati, exigé des autoroutes plus grandes et de meilleures performances tout en taxant davantage les porteurs de ces projets. « Plus de débit implique plus de spectre. Si la 5G coûte chère c’est par ce que les fréquences le sont aussi (…) On parle de la neutralité de la technologie en Afrique mais sur le terrain ce n’est pas encore appliqué ».

Nadya Jennene 

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