L'actuTHD

Peut-on considérer un opérateur télécom comme un support de la démocratie participative ?

Peut-on considérer un opérateur télécom comme un support de la démocratie participative ?

Orange Tunisie a organisé, 18 avril 2013 à Tunis, son 4ème Orange Mobility Forum sous le thème de la mobilité au service de l’information responsable. L’évènement s’est déroulé dans une ambiance plutôt décontractée avec une présence remarquable de personnalités très connues dans le domaine du business (à l’instar du PDG de Syphax Airlines et Telnet) et des médias (chaines de télé, journaux, magasines, etc.). 

Peut-on considérer un opérateur télécom comme un support de la démocratie participative ?Orange Tunisie a organisé, 18 avril 2013 à Tunis, son 4ème Orange Mobility Forum sous le thème de la mobilité au service de l’information responsable. L’évènement s’est déroulé dans une ambiance plutôt décontractée avec une présence remarquable de personnalités très connues dans le domaine du business (à l’instar du PDG de Syphax Airlines et Telnet) et des médias (chaines de télé, journaux, magasines, etc.).  

Lors de son allocution de bienvenue, Didier Charvet, DG d’Orange Tunisie, a rappelé le soutien de sa firme aux jeunes développeurs tunisiens grâce au «Programme Développeurs». C’est un programme qui vise à instaurer un écosystème vertueux autour de la mobilité en Tunisie. Il a insisté aussi sur l’importance de l’information responsable. De ce fait, «Orange se doit d’être responsable en participant au développement et aux débats autour de ce sujet», a-t-il déclaré. «Nous devons mettre notre technologie et notre innovation au service de cette information responsable». 

Le but de cette initiative est principalement de sensibiliser le Tunisien sur le rôle qu’il peut jouer dans la production de l’information grâce à son smartphone essentiellement. Que ce soit via Twitter ou Facebook. Ainsi et grâce à une connexion haut débit mobile, le spectateur devient vite acteur dans la production et le relais de cette info.

L’information officielle contre l’information citoyenne

Mongi Marzoug, ministre des Technologies de la communication et de l’information, a, pour sa part, rappelé l’importance de la technologie dans la diffusion de l’actualité. Le passage de l’information devient, ainsi, aussi rapide que la lumière mettant au défi la communication officielle. Un défi qui poussera les institutions publiques à jouer encore plus la carte de la transparence. Et il semblerait que le gouvernement est prêt à relever ce défi puisque M. Marzoug a affirmé dans son allocution que l’Etat travaillera dans l’amélioration des services de mobilité comme la 3G. 

Julien Robert, co-fondateur et responsable de systèmes d’information de CitizenSide, a rappelé, pour sa part, les débuts de cette agence de photographies en France. Ainsi, CitizenSide a été créée en 2006 et elle se basait sur la collecte des images avec tous types d’appareils photo. M. Robert a insisté sur la valeur des images d’actualité et l’importance du mobile : «Notre téléphone est devenu l’outil adéquat pour témoigner de l’actualité». Quant au business modèle adopté par l’agence, CitizenSide sélectionne et valide les photos et vidéos envoyées par les citoyens, puis les revend aux autres agences ou aux médias. Elle reverse par la suite 65% de la somme au propriétaire de cette photo/vidéo. CitizenSide compte aujourd’hui plus de 135000 membres, 150000 contributeurs ainsi que plus de 800000 photos et vidéos sur son site. Parmi ces membres, on trouve 200 témoins de l’actualité tunisienne.

Mongi Marzoug, ministre des TIC à l'Orange Mobility Forum

Mongi Marzoug, ministre des TIC à l’Orange Mobility Forum

AgoraVox, un média 100% citoyen et 100% participatif

Mounir Rochdi, co-fondateur d’Agoravox, a présenté, quant à lui, l’expérience d’Agoravox dans le domaine du journalisme citoyen. Fondée en mars 2005 et dont le siège se situe à Bruxelles, la fondation Agoravox veille à soutenir la liberté d’expression et prévenir le journaliste de tous types de pressions ou de menaces potentielles afin de garantir son indépendance et son autonomie. «Tout le monde peut devenir une source d’information pour AgoraVox comme les blogueurs, les utilisateurs d’Internet, les simples citoyens, les associations et les journalistes», a-t-il affirmé. «Chaque citoyen est considéré comme un capteur d’information. Il peut devenir potentiellement un reporter capable d’identifier et de proposer des informations à haute valeur ajoutée». Avec plus de 5 millions de pages vues par mois, ce site web dédié à l’information prend de plus en plus d’ampleur en termes d’information crédible et responsable. 

Le réseau Burnous dénonce la pauvreté et la misère 

L’une des interventions qui ont marqué cette soirée, est sans doute celle de Slim Ayedi, fondateur du réseau Burnous. Il a, en effet, séduit les présents avec sa spontanéité et sa passion pour son métier comme informateur grâce à son association. Via les multiples visites du terrain, il prend des photos et filme des vidéos sur l’état calamiteux des familles vivant sous le seuil de la pauvreté, soit à l’intérieur des régions de la Tunisie, soit dans les quartiers populaires. Il diffuse sa matière sur Internet grâce à Facebook et Youtube. Ce moyen de communication gratuit permet, ainsi, d’attirer l’attention des ONG et de l’Etat sur ces personnes qui n’ont pas le moyen de faire entendre leur voix grâce aux médias classiques.

Il est incontestable que la connexion haut débit mobile est l’un des piliers de la démocratie. Comment ? Grâce aux citoyens qui peuvent désormais dénoncer les abus et les aberrations qu’ils observent à leur petite échelle. L’opérateur devient ainsi un simple tuyau de transmission de cette information. Une sorte de support de la démocratie participative, donc.

Ali Achour

A lire également :

Tunisie : Yezzi, Matadhrabnich Bilkamcha !

Facebook Comments

Plus Populaires

To Top