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Reporters sans frontières lance un site d’anti-censure

Reporters sans frontières lance un site d'anti-censureReporters sans frontières (RSF) lance le 27 novembre 2012 un site de publication de contenus censurés, interdits ou ayant valu des représailles à leurs auteurs. Nommé WeFightCensorship (“nous combattons la censure” en anglais), en abrégé WeFC, ce site d’information original a pour objectif de rendre la censure caduque. Cette initiative inédite permet à Reporters sans frontières de compléter son action de veille, de plaidoyer, de lobbying et d’assistance en faveur de la liberté de l’information.

À l’adresse www.wefightcensorship.org, le site proposera des contenus éditoriaux (articles, vidéos, sons, photos, etc.) envoyés par des journalistes ou des net-citoyens victimes de la censure. Les contenus sélectionnés par le comité éditorial de WeFC seront accompagnés d’un texte de présentation du contexte et de l’auteur. Des pièces de procédures ou des documents annexes nécessaires au grand public pour apprécier la valeur informative de ces documents seront publiés.

Le site sera disponible en deux versions, française et anglaise. Seront publiés des articles ou sujets du monde entier dans leurs langues originales (chinois, persan, vietnamien, etc.) et en traduction. Conçu pour être aisément duplicable, le site sera relayé par des sites miroirs, pour mettre en échec les tentatives de filtrage et de blocage. Les internautes seront appelés à relayer les contenus censurés pour leur donner une plus grande visibilité.

«Reporters sans frontières propose ainsi un outil de dissuasion pour inciter les États et autres pouvoirs à respecter la liberté de l’information, “cette liberté qui permet de vérifier l’existence de toutes les autres” », explique Christophe Deloire, directeur général de l’organisation. «Le site se fondera sur l’“effet Streisand”, en application duquel, plus la volonté de censure d’une information sur Internet est forte, plus l’information sera diffusée par la communauté des internautes. Nous souhaitons démontrer que priver l’auteur d’un article de sa liberté, saisir des exemplaires d’un journal ou bloquer l’accès à un site d’hébergement vidéo, n’empêchera pas le contenu lui-même de faire le tour du monde, au contraire».

Grâce à un “coffre-fort” numérique sécurisé, les internautes auront la possibilité de faire parvenir des contenus de manière anonyme à des fins de publication. Un “kit de survie numérique” présente des outils tels que les réseaux privés virtuels (ou VPN), des logiciels de chiffrage (TrueCrypt) ou des technologies d’anonymisation en ligne (Tor). Ces outils sont utiles aux acteurs de l’information pour protéger leurs sources et, dans les pays despotiques, leur propre sécurité.

Une version beta du site est disponible en accès privé, sur inscription, depuis le 13 novembre. Pour soutenir le lancement, l’agence Publicis Bruxelles a conçu gracieusement une campagne publicitaire constituée de plusieurs visuels représentant notamment Vladimir Poutine, Mahmoud Ahmadinejad et Bachar el-Assad dans le plus simple appareil. “Les régimes totalitaires ne pourront plus rien nous cacher” rappelle cette campagne relayée par la presse écrite et sur internet.

Reporters sans frontières est une organisation non gouvernementale dotée d’un statut consultatif à l’ONU, à l’Unesco et à l’Organisation internationale de la francophonie. L’organisation, dont le secrétariat international est basé à Paris, compte dix bureaux à l’international (Berlin, Bruxelles, Genève, Madrid, New York, Rome, Stockholm, Tunis, Vienne et Washington DC) et plus de 150 correspondants répartis sur les cinq continents. Le projet WeFC bénéficie du soutien de l’Instrument européen pour la Démocratie et les droits de l’homme (IEDDH) de l’Union européenne et de la Mairie de Paris.

D’après communiqué

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