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Investir en Afrique : ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas pour entreprendre en Côte d’Ivoire

Si les yeux des investisseurs sont rivés sur l’Afrique depuis quelques années, c’est parce que ce continent présente de nombreuses opportunités business avec un marché de 1,3 milliard de consommateurs potentiels. Les Tunisiens, notamment, sont conscients de cet eldorado. Certains ont, d’ailleurs, préféré se tourner vers le Sud au lieu de franchir la Méditerrané pour lancer leur entreprise ou startup. Le digital entrepreneur Akram Ben Yedder en fait partie. Invité du 141e épisode de DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologies, il nous raconte son aventure.

Après de riches expériences au sein des agences de communication tunisiennes, l’expert publicitaire s’est tourné vers l’entrepreneuriat en lançant ses propres structures iZiWeb en Tunisie et iZiGo en Côte d’Ivoire. Le choix de ce pays, une puissance économique régionale, n’a pas été uniquement le fruit d’une découverte hasardeuse. Si Akram Ben Yedder a choisi d’investir dans ce pays c’est surtout en raison du potentiel d’ouverture et de transformation que la Côte d’Ivoire présente aujourd’hui. En 2020, le pays faisait du top 10 dans le classement établi par de la Banque mondiale sur les pays africains francophones engagés dans l’amélioration du climat des affaires.

« L’écosystème est en train de se structurer. Je pense que d’ici trois ans il sera totalement transformé. C’est d’ailleurs pourquoi j’encourage les entreprises tunisiennes à s’y installer maintenant. La composante technologique est très importante. L’infrastructure est bonne. Ils disposent de la fibre optique et d’une bonne couverture 4G (…) Sans parler du fait que le pays fait 9% de taux de croissance », a affirmé Akram Ben Yedder au micro de DigiClub.

S’installer dans un pays africain, la Côte d’Ivoire entre autres, n’est cependant pas aussi simple. Même si le pays jouit d’une grande dynamique, il est indispensable pour un investisseur de disposer des outils nécessaires pour se retrouver dans le labyrinthe de l’inconnu. Pour faciliter la tâche aux investisseurs tunisiens, Akram Ben Yedder a décidé de partager son expérience personnelle et ses acquis d’entrepreneur avec ceux qui souhaitent tenter l’expérience surtout que « l’expertise tunisienne est très reconnue en Afrique ». C’est ainsi qu’iZiGo est née.

« Outre la partie logistique, nous accompagnons nos clients tout au long du processus de prospection. Une PME ou une startup n’a pas forcément les moyens de recruter quelqu’un sur place donc nous assurons le commercial. Nous intervenons, également, sur la partie procédures administratives de la création d’entreprise au suivi fiscal », a-t-il expliqué soulignant qu’iZiGo est partenaire avec un cabinet d’avocat tunisien.

Akram Ben Yedder a précisé, dans ce sens, que l’agence mettait à disposition de ses clients des bureaux, une secrétaire, un numéro de téléphone ivoirien et une adresse locale pour leur faciliter le contact une fois sur place. « Les partenaires potentiels ont besoin d’être rassurés et de savoir que l’entrepreneur ou l’investisseur est disponible sur place. Avoir un vis-à-vis localement le contact humain sont très importants », a-t-il ajouté.

Ce pays étant un marché de proximité, il faut faire preuve de patience, selon notre invité. « Chaque chose doit prendre le temps qui lui est nécessaire. D’où il faut être plutôt dans une logique de développement stratégique et non dans une action tactique », a-t-il signalé.

Akram Ben Yedder a relevé, par ailleurs, plusieurs différences entre la Tunisie et la Côte d’Ivoire notamment sur le plan de l’écosystème digital. « À titre d’exemple, le secteur e-commerce en Tunisie dispose de plusieurs acteurs. En Côte d’Ivoire, il n’y que Jumia. Sur le volet Mobile Payment, la Côte d’Ivoire est extrêmement évoluée en comparaison avec la Tunisie. Cela représente une opportunité pour les entreprises qui souhaitent se lancer dans le e-commerce », a-t-il fait savoir.

Le e-commerce n’est pas le seul secteur à fort potentiel en Côte d’Ivoire. D’après notre invité, il y a, également, une grande demande sur les services en lien avec la digitalisation, l’immobilier, le textile. « Les gens sont connectés, mais n’ont pas de services à consommer », a-t-il souligné.

L’interview au complet est disponible en audio sur notre canal SoudCloud et en version vidéo sur notre chaîne Youtube.

Nadya Jennene 

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