La 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW67), plus grand rassemblement annuel des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’émancipation de toutes les femmes, a été clôturée le jeudi 18 mars 2023 après deux semaines de travaux, du 6 au 17 mars ; un rassemblement axé sur la reconnaissance du rôle essentiel de la technologie et de l’innovation dans la réalisation de l’égalité entre les sexes.
Les conclusions adoptées par les États membres fournissent un schéma directeur pour toutes les parties prenantes, dont les gouvernements, le secteur privé et la société civile, afin de promouvoir la participation égale et le leadership des femmes et des filles dans la conception, la transformation et l’intégration des technologies numériques et des processus d’innovation respectueux des droits humains et des besoins des femmes et des filles.
À l’issue des négociations, Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes, a déclaré : « Les conclusions concertées de cette année changent la donne et mettent en avant notre vision d’un monde plus égalitaire et connecté pour les femmes et les filles dans toute leur diversité. Il nous incombe, au moment où nous nous quittons aujourd’hui, de les traduire en réalité. Le succès ultime de ces conclusions concertées réside, au-delà de leur finalisation aujourd’hui, dans la manière dont nous les ferons progresser collectivement. Elles nous apportent la vision d’un monde plus égalitaire. Traduisons-les en réalité pour toutes les femmes et les filles. »
La CSW67 a réaffirmé l’importance d’une participation et d’un leadership égalitaire et significatif des femmes et des filles dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation, et s’est déclarée préoccupée par les progrès limités réalisés pour combler le fossé entre les hommes et les femmes en matière d’accès et d’utilisation des technologies, de connectivité, d’alphabétisation numérique et d’éducation. Une préoccupation accentuée par la continuité et l’interdépendance entre la violence, le harcèlement et la discrimination en ligne et hors ligne à l’encontre des femmes et des filles, et a condamné l’augmentation de ces actes.
De plus, la Commission a appelé à une augmentation des investissements, des secteurs public et privé, dans des écosystèmes d’innovation plus inclusifs et la promotion d’une technologie et d’une innovation sécurisée et respectueuses de l’égalité des sexes. Elle a également appelé à la mise en place d’une éducation de qualité inclusive et équitable dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, des technologies de l’information et de la communication et de la culture numérique, afin que toutes les femmes et les filles puissent s’épanouir dans un monde en constante mutation.
Les initiatives visant à promouvoir l’innovation et le changement technologique, ainsi que l’éducation à l’ère numérique pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes doivent tenir compte des éléments suivants :
- Développer des outils et des services numériques pour répondre aux besoins de toutes les femmes et de toutes les filles, dans tous les secteurs et toutes les zones géographiques, en particulier pour leur éducation, leur santé, leur autonomie économique et leur engagement dans la vie publique, et veiller à ce que les femmes et les filles aient accès à la culture et aux compétences numériques tout au long de leur vie ;
- Intégrer la dimension de genre dans les politiques numériques afin d’éliminer les obstacles à l’égalité d’accès pour toutes les femmes et les filles, y compris celles qui vivent dans la pauvreté, dans des zones rurales, maritimes ou reculées, qui sont handicapées, les autochtones, les femmes et les filles migrantes et les femmes âgées ;
- Promouvoir une politique de tolérance zéro à l’égard de la violence fondée sur le sexe par le biais de l’utilisation des technologies, ou qui est amplifiée par celle-ci, et veiller à ce que les entités des secteurs public et privé accordent la priorité à la prévention et à l’élimination de cette violence ;
- Intégrer une perspective de genre dans la conception des technologies émergentes et adopter des réglementations pour s’assurer qu’elles sont soumises à des garanties adéquates afin de lutter contre les nouveaux risques, les stéréotypes de genre et les normes sociales négatives, les atteintes à la confidentialité des données et afin d’améliorer la transparence et la responsabilité ;
- Promouvoir des politiques et des programmes visant à atteindre la parité hommes-femmes dans les domaines scientifiques et technologiques émergents et créer des lieux de travail et d’enseignement favorables, notamment par le biais d’un enseignement tenant compte de la dimension de genre, de solutions d’apprentissage à distance et des approches interdisciplinaires combinant l’enseignement des sciences sociales et des domaines scientifiques ;
- Développer des innovations tenant compte de la dimension de genre qui remettent en question les stéréotypes de genre et les normes sociales négatives, notamment par l’élaboration de contenus numériques, de campagnes de sensibilisation et de compétences pédagogiques pour un engagement positif sur les technologies numériques qui engagent, éduquent, encouragent et habilitent les jeunes, y compris les jeunes hommes et les jeunes garçons, à devenir des agents du changement pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Première session entièrement en personne après trois ans de pandémie de COVID-19, la CSW67 a enregistré des chiffres très élevés avec plus de 7 000 participants, dont 4 chefs d’État et de gouvernement et 116 ministres.
La session a, en outre, accueilli pour la première fois une séance interactive avec des jeunes, des représentants des délégations, de la société civile et des organisations des Nations unies, qui ont engagé le dialogue et formulé des recommandations sur la manière de garantir la participation des jeunes femmes et filles dans la transformation numérique.
MC d’après communiqué