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Société civile, startuppeurs et bailleurs de fond demandent l’adoption en urgence de la StartupAct

Société civile, startuppeurs et bailleurs de fond valident la StartupAct et demandent son adoption en urgence

Le ministère des TIC et de l’Economie numérique a organisé mardi 11 avril à la Technopole El Ghazala, un workshop dédié au projet de loi sur les Startup (lire notre article). Ce Workshop a été présidé par le Chef du Gouvernement, Youssef Chahed, et en présence de Saida Ounissi, Secrétaire d’Etat chargée de la Formation professionnelle et de l’Initiative privée.

Dans son mot de bienvenu, Anouar Maarouf, ministre des TIC et de l’Economie numérique, a rappelé le changement qu’observe le monde à cause de la technologie. La digitalisation des process, même au niveau de tout un pays, est en train de se faire à la célérité de la lumière. De ce fait, une loi qui donne aux entreprises technologiques à forte valeur ajoutée une flexibilité de gestion n’est plus un luxe, mais une nécessité.

La Secrétaire d’Etat Saida Ounissi, a insisté pour sa part sur ce point en particulier : «Avec ce projet de loi, on réalise pleinement les problèmes que rencontrent les Startups en Tunisie. Et ce sont au nombre de 3. Premièrement, comment alléger les process administratifs. Il faut avouer que vous perdez beaucoup de temps entre les administrations, le tribunal, l’Inorpi, les banques, etc. Or, ce temps perdu vous devriez le passer à travailler et à innover plutôt qu’à courir d’un bureau à un autre. Deuxièmement : Faciliter l’accès aux financements. Troisièmement : Faciliter l’accès au marché international. Il faut bien se dire que les startups technologiques n’ont pas de limites grâce à Internet. On veut que nos jeunes restent en Tunisie et faire bénéficier leur pays tout en réussissant à l’international».

Présentation du projet de loi devant les présents et après le départ de Youssef Chahed

Présentation du projet de loi devant les présents et après le départ de Youssef Chahed

Par la suite, 5 entrepreneurs dans le domaine digital ont parlé brièvement de leur expérience de startuppeurs en Tunisie. Et tous se sont plains du même problème : Le paiement en devise que ce soit pour accéder au marché international soit pour encaisser de l’argent. Ainsi, Walid Sultan Midani (Digital Mania) a avoué que malgré le succès de sa boite au niveau national et international il a sérieusement pensé à quitter le pays à cause du soucis commercial. En effet, ni Paypal ni les comptes Google Marchands ne sont disponibles en Tunisie pour pouvoir bien vendre leurs produits.

De son côté, Taher Mestiri (Hadrum) a parlé de son parcours du combattant en tant que représentant de la société civile pour introduire Paypal en Tunisie, l’introduction de la Carte Technologique Internationale ainsi que l’élaboration de la Startup Act. Tout ça pour que les Startups puissent réussir à l’international tout en restant basé en Tunisie. Mais devant les lourdeurs administratives et le protectionnisme économique d’une mentalité des années 70, ces jeunes ne sont plus intéressés même à rester en Tunisie. «Il m’arrive de perdre jusqu’à 10 de mes ingénieurs en un an», a-t-il raconté. «Même si j’essaye de discuter avec eux pour les retenir en augmentant le salaire, ils me répondent tous que ce n’est plus une question d’argent, mais plutôt d’ambiance générale du pays. Ils veulent quitter la Tunisie car ça devient pour eux insoutenable».

Taher Mestiri a ainsi mis le doigt là où ça fait mal : La Tunisie est en train de se vider de ses forces vives qui ne croient plus dans un pays qui a du mal à passer au 21ème siècle. La cause ? Une déconnexion totale entre les leaders, politiciens et décideurs avec ce qui nous attend dans le futur très proche et les ambitions des jeunes en Tunisie.

Après la cérémonie d’ouverture, le départ du Chef du gouvernement et avec lui quelques invités politiques (qui sont venus clairement pour la couverture médiatique seulement à l’instar de la députée Sabryne Goubaltini), les présents se sont organisés en 3 groupes pour étudier le projet de loi et apporter les modifications nécessaires. Après presque 2heures de Brainstorming, les présents ont acquiescé le projet de loi sans aucune modification. Dans la cérémonie de clôture, Anouar Maarouf et Saida Ounissi sont revenus dans la salle pour annoncer que le gouvernement tâchera à valider ce projet de loi en Conseil des ministres dans les jours à venir afin de le déposer à l’Assemblée des Représentants du Peuple avant la fin de ce mois d’avril.

Vous pouvez consulter le projet de loi et sa note explicative en cliquant sur ce lien.

Welid Naffati

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