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Et si les clubs sportifs tunisiens devenaient des opérateurs virtuels globaux ?

Et si les clubs sportifs tunisiens devenaient des opérateurs virtuels globaux ?

L’Etat tunisien a publié en février 2014 le cahier de charges pour l’octroi de licence d’opérateur virtuel afin d’encourager la compétitivité dans le secteur des télécommunications en Tunisie. Le but étant d’améliorer la qualité de service proposée aux clients, tout en tirant vers le bas les prix et ce, sans que ces opérateurs virtuels (VNO pour Virtuel Network Operator) touchent aux parts de marché des opérateurs réels. Et pour cause : Ces VNO se baseront sur le réseau de ces derniers pour commercialiser leur service et avec qui ils signeront un contrat où l’opérateur virtuel vend des minutes en gros, voire même de l’Internet sous forme de partenariat commercial avec un FAI (ou avec l’opérateur lui même).

Et si les clubs sportifs tunisiens devenaient des opérateurs virtuels globaux ?L’Etat tunisien a publié en février 2014 le cahier de charges pour l’octroi de licence d’opérateur virtuel afin d’encourager la compétitivité dans le secteur des télécommunications en Tunisie. Le but étant d’améliorer la qualité de service proposée aux clients, tout en tirant vers le bas les prix et ce, sans que ces opérateurs virtuels (VNO pour Virtuel Network Operator) touchent aux parts de marché des opérateurs réels. Et pour cause : Ces VNO se baseront sur le réseau de ces derniers pour commercialiser leur service et avec qui ils signeront un contrat où l’opérateur virtuel vend des minutes en gros, voire même de l’Internet sous forme de partenariat commercial avec un FAI (ou avec l’opérateur lui même).

D’ailleurs, le ministre des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tawfik Jelassi, a publié il y a quelques semaines un décret modifiant la licence de l’opérateur ooredoo (ex Tunisiana) lui permettant de commercialiser directement de l’Internet sans passer obligatoirement par un FAI (Tunet en l’occurrence puisque ce FAI a été racheté par l’opérateur qatari en 2011). Grâce à ce décret, il sera également possible pour ooredoo de vendre aux autres FAI de la capacité Internet comme c’est le cas actuellement avec Tunisie Telecom. Que ce soit sur l’ADSL (via le dégroupage) ou via la fibre optique, à condition que cette offre de gros ne soit pas discriminatoire (même prix et même condition pour tout les FAI). D’après nos sources, Orange Tunisie était aussi concernée par ce décret mais l’opérateur a fini par faire savoir au ministère qu’il n’en était pas intéressé dans l’immédiat.

De ce fait, l’opérateur virtuel pourrait inclure la vente de l’Internet dans son catalogue s’il passe par ooredoo. Quant à Tunisie Telecom, ceci sera possible dès le lancement du dégroupage. Car avec le dégroupage, l’opérateur historique ne sera plus obligé de passer par le FAI Topnet (sa filiale) ainsi que les autres FAI pour vendre son Internet. 

L’Etat donnera 5 millions de dinars à Tunisie Telecom

Et c’est là tout l’intérêt d’avoir lancé les VNO avant le dégroupage. Car sans le cahier de charge des opérateurs virtuels, ces FAI se verront concurrencer par les opérateurs eux même dans leur cœur du métier. Mais en leur donnant la possibilité de vendredi des minutes d’appel sur le mobile et le fixe, ces FAI vont pouvoir diversifier leurs ressources financières tout en créant de la valeur ajoutée.

Mais quid du dégroupage ? Si Mehdi Jomaa, le président du gouvernement, a donné son aval pour que l’Etat subventionne Tunisie Telecom sur chaque ligne dégroupée (lire notre article), il reste encore l’aval de la commission qui est chargée de la gestion du fond des TIC au sein du ministère de Tawfik Jelassi. Or on apprend que cette commission se réunira vers la moitié du mois de septembre prochain afin de débloquer une enveloppe de 5 millions de dinars qui seront alloués à l’opérateur historique dès la rentrée et ce, pour une durée de 3 ans. Tunisie Telecom de son côté, et pour pouvoir toucher cet argent, devra envoyer une facture périodique au ministère des TIC avec le nombre des nouvelles lignes dégroupées. 

Le but de cette subvention : booster le Net (et donc les investissements et le PIB national) tout en augmentant le trafic sur le fixe de Tunisie Telecom et éviter, ainsi, la faillite de la branche fixe de TT (lire notre article).

Taraji mobile : Plus de 60 mille ligne en quelques semaines

Or, un VNO a l’avantage de se rapprocher des communautés en leur proposant une offre qui leur est dédiée. Et on voit déjà le résultat avec les Faux-MVNO à l’instar de Taraji Mobile ou encore le CSS Mobile. Ces clubs de football, ont, en effet, signé avec l’opérateur historique un contrat où une plage de numéros leur est dédiée. Et ces clubs touchent un pourcentage sur les ventes des cartes SIM et des cartes de recharges «brandés» avec leurs couleurs.

L’expérience de Taraji Mobile a déjà montré le succès d’une telle initiative auprès des supporters qui y ont trouvé un moyen d’aider financièrement leur club préféré : Plus de 60 mille lignes se sont écoulées en quelques semaines. 

De ce fait, si ces clubs créent une entreprise privée et déposent leur dossier pour avoir une licence d’opérateur virtuel, ils pourront non seulement devenir des Vrais MVNO, mais aussi commercialiser du fixe (achat des minutes en gros), voire même de l’Internet sous forme d’une box au nom du club grâce à des partenariats commerciaux. Et avec la libéralisation de la VoIP (lire notre article), ces clubs pourront proposer des services communautaires à 360° (allant de la vente des portables, aux minutes d’appel, en passant par les communications internationales via la VoIP et le Web). Certes qu’il faudra débourser 150 mille dinars à l’Etat comme prix de la licence, mais beaucoup de ces clubs ont déjà des contrats de sponsoring plutôt juteux (entre 500 mille et 3 millions de dinars) qui pourraient les aider à mettre en place une telle structure. 

Malheureusement, et jusqu’à la rédaction de cet article, aucune entreprise n’a entrepris les démarches auprès du ministère des TIC pour avoir la licence, apprend-t-on de sources fiables. Pourtant, ce ne sont pas moins de 13 sociétés TIC (dont quelques FAI) qui ont manifesté leur intérêt avant la publication du cahier des charges en février 2014. De ce fait, verrons-nous prochainement les clubs de foot se bousculer au portillon du ministère des TIC pour devenir des opérateurs virtuels globaux ?

Welid Naffati

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