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La vidéo domine le trafic mondial d’internet

Notre consommation Internet augmente de plus en plus. En moyenne, un utilisateur consomme actuellement plus d’un téraoctet par mois. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par la société canadienne Sandvine spécialisée dans l’analyse du trafic Internet et la fourniture de données sur le comportement des utilisateurs, les applications les plus populaires, et les tendances émergentes.

Cette augmentation de la consommation d’Internet s’explique par l’explosion des applications celles dédiées au divertissement et à la vidéo, notamment, et l’impact de la pandémie Covid-19 sur le comportement des utilisateurs. « L’utilisation de la bande passante Internet mondiale a augmenté de 34% entre 2019 et 2020, puis de 29% en 2021, pour atteindre 786 térabits par seconde (Tbps) », indique Sandvine dans une étude réalisée en 2022. Cette tendance de l’utilisation intensive d’Internet demeure d’actualité. « L’utilisation par ménage va continuer à grimper », assure Sandvine dans son « GLOBAL INTERNET PHENOMENA REPORT » sorti en janvier 2023. Selon l’entreprise canadienne il ne s’agit pas d’une « persistance des comportements induits par la pandémie COVID-19, mais plutôt d’habitudes permanentes ».

En analysant les données de près de 300 millions d’abonnés Internet (fixe, mobile, câble et satellite) dans plusieurs régions (Amériques, Asie-Pacifique, Europe, Moyen-Orient et Afrique), Sandvine affirme que Netflix et les MAMAA (Microsoft, Alphabet, Meta, Amazon, Apple) dominent à eux seuls 48% du trafic internet. « Leur contribution en pourcentage a, pourtant, diminué de 9% (par rapport à 2021) en raison de l’augmentation des données provenant de nouvelles catégories d’applications », note l’entreprise. « De nouveaux venus comme TikTok et Disney+, contribue à un volume de trafic important », explique Sandvine.

 

En 2021, le trafic de la bande passante était dominé par le streaming vidéo qui représentait 53,72% du trafic global, avec YouTube, Netflix et les vidéos de Facebook en haut du classement. « La vidéo s’est révélée encore plus importante que l’année dernière (2020), à la fois en tant qu’application autonome et en tant que composant d’autres applications. Les applications vidéo les plus populaires sont Youtube en première position avec 14,61%, Netflix en deuxième position avec 9,39 %, Facebook Video avec 4,20 % et TikTok avec 4,00 % du trafic total des applications. Nous constatons également que Disney+ se hisse rapidement à la 15e place, dépassant Amazon Prime à la 16e », précise Sandvine dans son rapport de 2021.

Cette tendance haussière de la gourmandise pour la vidéo a propulsé Netflix davantage. En tant que pure player, il représentait en 2022, 13,74% du volume total du trafic internet, selon Sadvine. « La puissance du contenu en streaming de Netflix a permis à l’entreprise de se remettre de ses pertes d’abonnés très médiatisées du premier trimestre 2022. Les milliards de dollars investis dans le contenu vidéo semblent porter leurs fruits, avec des titres comme Queen’s Gambit, The Crown, et des renouvellements comme Squid Games qui l’ont aidé à dépasser ses propres attentes. Avec un gain de 2,41 millions d’abonnés au troisième trimestre 2022, Netflix a récupéré une grande partie de ce qu’il avait perdu au premier et au deuxième trimestre. Cependant Google règne toujours en maître ! », souligne Sandvine.

La demande sur le contenu vidéo a continué à monter en flèche. Sa part dans le trafic internet est passée de 53,72% en 2021 à 65,93% en 2022. De même pour la demande sur la bande passante. « Avec l’innovation, tout le monde voudra inévitablement plus… de tout. La demande croissante en matière de largeur de bande, de débit et de latence », assure Sandvine notant que « cela s’accompagnera d’un afflux de trafic Internet sur les réseaux » qui poussera les opérateurs à investir davantage alors qu’ils « investissent le maximum dans leurs réseaux et en tirent le maximum d’efficacité, au détriment de leurs propres résultats et de leur durabilité ». « Ils doivent soit continuer à développer leur capacité à perpétuité, soit essayer de se défendre en apportant aux régulateurs et aux décideurs politiques des éléments de preuve qui les aident à assurer leur propre durabilité et leur place sur les marchés mondiaux à l’avenir », selon Sandvine.

Nadya Jennene

 

 

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