D’après le SaaS Management Index 2025 de Zylo, la dépense moyenne annuelle atteint 49 M$ en 2024 (+9,3 %), pour un parc d’environ 275 applications ; mécaniquement, le coût par employé grimpe à 4 830 $ (+21,9 %). Les dépenses pour les apps IA-natives bondissent de 75,2 %, tandis que 89,4 % des responsables IT s’inquiètent des risques de sécurité et 66,5 % disent avoir subi des frais imprévus liés aux tarifications à la consommation et à l’IA.
Budgets en rebond, parcs quasi stables
Le rapport confirme que la dépense progresse plus vite que la taille des portefeuilles : retour à la hausse du spend moyen, mais parc moyen quasi inchangé (275 vs 269 apps). C’est l’un des moteurs du renchérissement « par employé ». Ce décalage s’explique par l’inflation éditeur, des modèles de licence plus sophistiqués et la préférence croissante pour des contrats 1 an, plus flexibles mais souvent plus chers et soumis à des hausses composées.
IA : accélérateur de coûts… et de risques
Les apps IA-natives captent une part croissante des budgets (+75,2 % sur un an). Dans le même temps, 89,4 % des DSI expriment des préoccupations sécurité (données sensibles, gouvernance), et les usages salariés confirment l’attrait pour l’IA (ex. ChatGPT qui monte au #2 des apps les plus « expensées »). La montée de l’IA accélère le verrouillage fournisseur et peut tirer les coûts à la hausse à moyen terme ; d’où l’intérêt d’anticiper les clauses (volume, IA, sortie) lors des renouvellements.
Décentralisation : visibilité en recul, discipline indispensable
Les business units pèsent désormais 70 % du spend et 50,5 % des apps, contre 26,1 % et 15,9 % pour l’IT ; le shadow IT représente 3,8 % du spend et 33,6 % des apps. Les environnements restent très volatils : 7,6 apps entrent chaque mois ; sans pilotage, un parc moyen pourrait enfler de 33,2 % en un an. La fragmentation des achats complexifie, donc, l’optimisation (doublons, multi-canal) et expose à des risques financiers et sécurité ; la réponse passe par une gouvernance outillée, une visibilité continue de l’inventaire et des rituels de rationalisation (déprovisionnement, standardisation).
Point de vigilance : Le gaspillage de licences. Le taux d’utilisation mensuel médian n’est que de 47,3 % ; le waste atteint 21 M$ par organisation en 2024 (+14,2 % vs 2023). Des programmes de gestion des licences (mesure d’usage, récupération des sièges) permettent de contenir ce poste.
Walid Naffati & IA
