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Bigdeal.tn, le site qui a augmenté son chiffre d’affaire de 0 à 18 mille DT en 6 mois

Bigdeal.tn, le site qui a augmenté son chiffre d’affaire de 0 à 18 mille DT en 6 mois

Les sites d’achat groupé ont commencé depuis quelques mois à prospérer en Tunisie. Mais parmi eux, un seul a su bien faire parler de lui sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Bigdeal.tn. Ce site d’achat groupé a multiplié sa présence sur le terrain depuis le SIB 2012 (salon de l’informatique et de la bureautique de Tunis) qui s’est déroulé à la Charguia en novembre dernier.

Bigdeal.tn, le site qui a augmenté son chiffre d’affaire de 0 à 18 mille DT en 6 moisLes sites d’achat groupé ont commencé depuis quelques mois à prospérer en Tunisie. Mais parmi eux, un seul a su bien faire parler de lui sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Bigdeal.tn. Ce site d’achat groupé a multiplié sa présence sur le terrain depuis le SIB 2012 (salon de l’informatique et de la bureautique de Tunis) qui s’est déroulé à la Charguia en novembre dernier. 

Après l’ouverture de son bureau à Sousse le 2 janvier dernier, Bigdeal vient d’ouvrir un point d’achat à Carrefour Market au centre ville de Tunis. Mais qu’est ce qui fait le succès de ce tout nouveau site d’achat en ligne, en si peu de temps ? Surtout après l’affirmation de la BFPME que «ce projet ne réussira jamais». Nous avons rencontré le PDG de Bigdeal.tn, Issam Essefi, qui a accepté de nous révéler sa recette du succès. Interview.

THD : Quand avez-vous créé Bigdeal ?

Issam Essefi : Bigdeal a vu le jour le 9 mai 2012 lors du resto tour de resto-tunisie.com à Gammarth.

Comment l’idée a-t-elle germé dans votre esprit ?

L’idée m’est venue en 2010 en cherchant des idées à développer sur mon blog. Je suis tombé sur Groupon, un site leader des achats groupés aux Etats Unis. C’est là que je me suis dit que c’était peut-être le modèle d’affaires qui pourrait faire décoller l’e-commerce en Tunisie.

Puis j’ai écrit un billet sur mon blog sur les portails e-commerce en Tunisie. J’ai fait des études de cas comme Maryouli.com. C’est un site qui permet de créer son propre T-Shirt et de l’imprimer pour 25 dinars seulement. Malgré sa version bêta, Maryouli.com a pu gagner 1067 dinars après 2 semaines de sa mise en ligne. Pourtant, il n’a pas installé un module de paiement électronique à cause de la complexité de la bureaucratie tunisienne. C’est là que je me suis décidé à lancer Bigdeal.

Vous aviez quel âge quand vous vous êtes lancé dans l’aventure et quelle expérience professionnelle aviez-vous à l’époque ?

J’avais 28 ans. J’ai obtenu mon diplôme de technicien supérieur en réseaux informatiques de l’ISET Mahdia en janvier 2008. C’était dans le cadre de mon projet de fin d’études qui a porté sur la création du site resto-tunisie.com. Juste après, j’ai été embauché comme développeur chez Webcarré puis chez Tritux de 2009 à 2011.

Cela veut dire que vous avez passé plus d’une année à étudier votre projet ?

L’idée a bien muri depuis 2010. J’étais déjà prêt à me lancer, moi et deux amis à moi, dans l’aventure. Mais si nous avons eu du retard, c’est à cause de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme).

La BFPME a en effet refusé la demande de crédit parce qu’ils ont jugé l’idée manquant d’originalité. Ils nous ont carrément dit, texto : «Votre projet ne marchera jamais !». Ils ont pris l’exemple d’un confrère qui s’est lancé avant nous et qui a du mal à décoller.

Pourtant, je leur ai bien présenté l’esprit innovant de Bigdeal. Mais puisqu’ils se sont limités à leurs connaissances en finance et gestion, ils n’ont pas cru en moi. Et là je me demande comment des gestionnaires et des financiers, incultes dans le domaine du Web, peuvent donner un coup de pouce à l’économie nationale grâce au secteur des TIC !

Qu’avez-vous fait alors pour trouver le financement nécessaire à votre lancement ?

Nous avons contacté des banques commerciales qui ont directement accepté de nous octroyer un prêt. Mais nous avons préféré prendre un peu notre temps avant de nous lancer. Car il y avait deux confrères qui se sont lancés entre temps. Nous avons observé leur évolution sur le marché. Histoire d’apprendre de leurs erreurs.

Issam Essefi, le PDG de Bigdeal.tn

Qu’est-ce qui différencie Bigdeal des autres sites d’achats groupés ?

Un seul deal tous les 72h. Les ventes ne doivent pas, en effet, dépasser les 3 jours. Autre chose : les réductions doivent être d’au moins 50%. Le deal ne sera validé que si on a 5 acheteurs, minimum. Faute de quoi, le deal sera annulé et le client remboursé. Nous avons également beaucoup misé sur la viralisation sur les réseaux sociaux, notamment grâce aux jeux concours et au développement d’applications facebook via des boites spécialisées telles que ‘Atelier 2016’. Nous dépensons en moyenne 5000 dinars par mois dans notre stratégie marketing pour promouvoir le site et les produits qui y sont mis en vente.

Combien touche Bigdeal sur chaque vente ?

Notre commission peut aller de 20 à 50%. Tout dépend de la nature du produit, de la réduction qu’on obtient, de la période, etc. Heureusement que le succès commercial était au rendez-vous et que de plus en plus de marques nous font confiance pour booster leurs ventes. 

Grâce à ce capital confiance, nous avons pu augmenter notre chiffre d’affaires de 0 à 18 mille dinars en à peine 6 mois. Maintenant nous cherchons à nous rapprocher de nos clients en ouvrant plusieurs bureaux et points de vente. Le 2 janvier dernier nous avons déjà inauguré notre antenne à Sousse et allons, bientôt, ouvrir à Gafsa, Gabes et Beja. 

Quant aux points de ventes, nous venons d’en installer ! le premier à Carrefour Market, au centre ville de Tunis.

Et quelle est la différence entre les deux ?

Le bureau coordonne sur le terrain avec les clients, avec des commerciaux et des techniciens de l’équipe Bigdeal. Cependant un point de vente n’est qu’un espace pour recevoir les clients, les orienter, les conseiller. Ils auront également la tâche de traiter les clients réfractaires au paiement sur Internet en recevant leur paiement en espèce ou par chèque.

Car il faut bien se dire que le gouvernement ne fait aucun effort pour encourager les Tunisiens à utiliser le paiement électronique. Les gens n’ont pas encore confiance. Surtout avec la qualité très médiocre des services bancaires électroniques. 

Comment voulez-vous qu’on ait confiance dans les transactions par Internet quand le citoyen apprend que des cartes bancaires ont été récemment falsifiées ou que des sommes d’argent ont été prélevées sans l’autorisation des propriétaires de ces comptes bancaires ?

Vous avez combien de personnes dans votre équipe ?

Nous avons commencé en mai avec deux personnes. Aujourd’hui, nous sommes 12 et nous cherchons à recruter dans l’immédiat de 2 à 6 nouveaux profils. Essentiellement des commerciaux et des techniciens en informatique. Mais ça ne va pas être une chose facile !

Pourtant les chômeurs diplômés dans ces deux sections ne manquent pas en Tunisie

C’est vrai. Mais ils ont besoin de descendre un peu de leur nuage ! Sur 100 CV reçus, c’est déjà trop bien si j’arrive à y dénicher un bon profil. Des jeunes avec aucune expérience professionnelle et qui ne savent même pas écrire un CV, viennent, durant l’entretien d’embauche, demander un salaire d’un cadre Sup ! Sans parler de leur niveau de Français et/ou de leurs connaissances en informatique ou en techniques commerciales.

Ce n’est pas parce qu’on est diplômé de l’IHEC qu’on a le droit de toucher, à part la prime SIVP, un minimum de 600 ou de 700 DT/mois. 

J’ai eu affaire une fois à un profil me demandant entre 750 et 850 dinars pour un premier job chez Bigdeal. Pourtant il n’a aucune expérience professionnelle. Pis : il doit être formé pendant, au moins, 2 à 3 mois pour qu’il soit opérationnel. Il ne devient rentable pour l’entreprise qu’à partir du 4ème ou 5ème mois.

En acceptant d’ouvrir votre cœur dans cette interview, n’avez-vous pas peur de filer la recette de votre succès à vos concurrents ?

Franchement ? Je préfère, et de loin, avoir des concurrents honnêtes qui me piquent ma méthode de travail que des mauvais joueurs. Au moins ils me pousseront à innover, à me surpasser et à devenir commercialement plus agressif. C’est mieux que de les avoir derrière mon dos à chercher par tous les moyens à pirater ma base de données, ou à contacter tous les fans de la page facebook par des comptes ‘fake’ leur avisant que «Bigdeal ceux sont des arnaqueurs». Leur bassesse est arrivée au point de recruter des commerciaux qui ont pour unique tâche de faire le tour des entreprises leur demandant de ne pas travailler avec nous. 

Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que ces mêmes personnes qu’ils contactent, et qu’on ne connaît pas personnellement, reviennent directement vers nous pour nous aviser des magouilles de la concurrence. Notre capital sympathie augmente auprès de ces gens au fur et à mesure que ces quelques concurrents multiplient leurs attaques envers nous.

Propos recueillis par Welid Naffati

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