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Censure et confidentialité sur le Net, deux sujets remis sur le tapis aux Workshops de l’UIT à Tunis

Censure et confidentialité sur le Net remis sur le tapis aux Workshops de l’UIT à TunisQuels sont les droits qu’on doit garantir à un fournisseur de solutions Cloud ainsi qu’à son client ? C’était en gros le thème de la 2ème journée des Workshops dédiés au Cloud Computing, organisés par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) en collaboration avec Tunisie Telecom dans un hôtel de la banlieue de Tunis, les 18 et 19 juin derniers.

Les discussions ont été marquées par l’intervention de spécialistes en TIC ainsi que des juristes. Au menu : comment normaliser les droits de chaque intervenant dans cette nouvelle industrie qui commence à connaître une forte progression dans le monde : + 30% en une année. Mais c’est surtout le sujet de la protection des données privées qui a été le plus débattu durant cette deuxième journée.

Dans sa présentation, Faycel Boujemâa, représentant du groupe France Télécom-Orange (FT), a tout d’abord mis en exergue les conditions nécessaires à l’installation d’un système Cloud ainsi que sa réussite commerciale. M. Boujemâa a également évoqué les opportunités d’investissement pour les pays en voie de développement puisqu’ils peuvent en devenir des exportateurs. Sans parler du bénéfices des PME à adopter de telles solutions : «Ce qui est bien avec le Cloud, c’est que l’entreprise n’a pas besoin d’acheter des ordinateurs avec des licences dont on n’a pas besoin. La PME ne paye ainsi que ce qu’elle consomme en ressources matérielles et logicielles de ce service Cloud. La facture sera ainsi proportionnelle à la consommation. C’est le principe de ‘payer a l’usage’», explique le représentant de FT.

Mais quid de la Tunisie ? Durant son intervention, M. Boujemâa a parlé des différents aspects pour la mise en place d’un Cloud Computing «consistant et durable en Tunisie».

«Si on veut que le Cloud réussisse en Tunisie, il faut tout d’abord que le réseau de connexion avec les Data Centers soit fiable. Notamment grâce à la fibre optique», explique-t-il. «La Tunisie a beaucoup de bonnes compétences qui doivent être exploitées pour garantir la pérennité d’un tel écosystème». M. Boujemâa a également souligné la nécessité d’enseigner le Cloud dans les universités tunisiennes.

A la fin de son intervention, ce cadre de France Telecom a mis l’accent sur la grande importance qu’accordent les clients Pro à la protection de leurs données. Bien plus qu’à leur temps de disponibilité. D’où l’intérêt de mettre, le plus tôt possible, un cadre juridique pour la protection des données numériques, notamment celles personnelles. Sans parler de la censure qui peut faire fuir les investisseurs de peur de perdre leurs données.

Censure et confidentialité sur le Net remis sur le tapis aux Workshops de l’UIT à Tunis

Cet argumentaire a été appuyé par Hela Ben Miled, membre de l’Instance Nationale de protection des données personnelles. Mme Ben Miled a même insisté sur l’importance de créer une loi qui protège la confidentialité des données sur le Net et oblige ceux qui les sauvegardent à être transparents dans la manière avec laquelle ils gèrent ces données.

Bien que les deux journées Workshop de l’UIT aient été très intéressants, beaucoup de questions ont été soulevées et sont restées sans réponse. On se demande, en effet, sur les perspectives du Cloud en Tunisie : combien d’entreprises tunisiennes peuvent bénéficier de ce service et combien peuvent-elles gagner ? Aucune étude de cas n’a été, en effet, présentée lors de ces Workshops. Et puis, si le Cloud a observé une augmentation de 30% en une année dans le monde, qu’en est-il, alors, de la Tunisie ?

Pire encore : dans un marché très limité comme celui de la Tunisie, les opérateurs télécoms nationaux, ou tout autre fournisseur de services Cloud tunisien, n’auront d’autres choix que de concurrencer les opérateurs internationaux pour pouvoir rentabiliser leur investissement. Et dans ce cas, avons-nous les garanties d’un service de qualité minimum ? Que doivent comporter les contrats SLA (Service Level Agreement) pour que nous soyons un pays exportateur de Cloud Computing et attirer, ainsi, la confiance des clients étrangers ? Autant de questions qui sont restées, malheureusement, sans réponse.

Oussama Ben Youssef et Dhekra Kaabi

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