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En direct de Barcelone: Ericsson en pleine stratégie de digitalisation des sociétés, mais quid de la Tunisie ?

En direct de Barcelone: Ericsson en pleine stratégie de digitalisation des sociétés, mais quid de la Tunisie ?

Le Mobile World Congress (MWC) 2015 a ouvert ses portes lundi 2 mars à Barcelone, Espagne. Cette grande kermesse technologique a pris comme thématique cette année «The Edge of Innovation», c’est à dire où se trouvent les limites de l’innovation.

En direct de Barcelone: Ericsson en pleine stratégie de digitalisation des sociétés, mais quid de la Tunisie ?Le Mobile World Congress (MWC) 2015 a ouvert ses portes lundi 2 mars à Barcelone, Espagne. Cette grande kermesse technologique a pris comme thématique cette année «The Edge of Innovation», c’est à dire où se trouvent les limites de l’innovation. 

Et il faut bien se le dire, l’innovation n’est plus une question de hardware ou de technologies de transmission avec des vitesses de téléchargement vertigineuses. Certes, tout le monde s’accorde à vouloir trouver le successeur à la 4G qu’ils appellent par abus de langage la 5G. Bien que ça soit encore du LTE (long term evolution), cette «5G» n’est autre que toute combinaison de technos déjà existantes qui multiplient ‘xfois’ la capacité de transmission des données via mobile. 

Et c’est ce ‘xfois’ que le département Research d’Ericsson travaille d’arrache pied pour le trouver. Mais, paradoxalement, ce n’est pas ce «xfois» qui compte le plus aux yeux de cet équipementier suédois. Après tout, la concurrence lorgne aussi sur ce même but. Ce qui compte, par contre, c’est la valeur ajoutée que cela apporte. N’est ce pas Ericsson qui a pratiquement conseillé les opérateurs, en 2012 à Hammamet, lors de l’ICT4All, à ce qu’ils ne tombent pas eux même dans le piège de devenir de simples tuyaux pour le débit ? Ericsson a donc choisi d’être le fer de lance de cette philosophie. C’est ainsi que dans cette édition 2015 du MWC, Ericsson semble vouloir créer de nouveaux business models basés sur le Digital. 

En direct de Barcelone: Ericsson en pleine stratégie de digitalisation des sociétés, mais quid de la Tunisie ?

Par exemple : Le festival de Carthage pourrait faire appel à Ericsson pour que la couverture réseau Data soit impeccable à l’amphithéâtre vu que beaucoup de ses spectateurs vont partager plus de photos et de vidéos sur les réseaux sociaux. Ericsson pourra, donc, travailler avec les opérateurs qui couvrent l’endroit afin de renforcer temporairement la capacité du réseau. Quitte à installer des hotspots Wifi. Le point fort de cette solution : Il y a tout un écosystème déjà prêt à l’emploi et développé par Ericsson. La personne qui se connecte sur ce réseau, aura, en effet, des services annexes proposés. Comme la réservation de son espace de parking etc. Les bénéfices engrangés par tous ces services, pourront être partagés entre le propriétaire de l’événement ou du lieu ainsi que l’opérateur en question et puis Ericsson.

Autre nouveauté sur laquelle Ericsson travaille également mais qui certainement va lui attirer les foudres des constructeurs de serveurs tels que IBM, HP ou encore Dell, c’est le partenariat avec Intel. Ericsson est en train de développer, en effet, un nouveau type d’armoire de stockage pour les Data Center. Qu’est ce qu’on y trouve de spécial ? Les CPU seront regroupés ensemble dans une baie, puis les RAM dans une autre baie et enfin les stockages dans d’autres. Quel est l’avantage ? Cette solution permettra au gérant du Data Center de mieux amortir les coûts. Car le plus grand problème d’un serveur, c’est qu’il devient obsolète au bout de 4 ans en moyenne, nécessitant l’achat d’une nouvelle machine plus puissante. 

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Avec cette nouvelle armoire, il sera, de ce fait, possible de changer la baie des CPU sans jeter tout le matériel. Mieux encore : Toutes ces baies ne se connectent plus en câble réseau, mais plutôt en fibre optique. La capacité de la bande passante au niveau de la carte réseau n’est plus limitée à 1Gbs mais plutôt plusieurs centaines de Gbs. Or, tous les hébergeurs sont de plus en plus confrontés à des services demandant chaque jour une capacité supplémentaire de bande passante. Avec cette nouvelle armoire de stockage, l’hébergeur n’aura plus à se soucier pour ce détail puisque techniquement il pourra offrir le débit demandé par le client en un seul clic. Mais ces baies consomment-elles moins d’énergie ? «Pas pour le moment», nous répond-on au stand d’Ericsson. «Mais il n’est pas encore commercialisé. Il est toujours en cours de développement. Il sera prêt probablement dans 2 ou 3 ans».

Dans sa Keynote de bienvenue à l’ouverture du stand, le CEO de Ericsson, Hans Vestberg, a annoncé que 2015 sera l’année où la vidéo s’accaparera de la moitié du trafic Data. «Et encore là je me demande si mes équipes sont sûrs de ces statistiques pour affirmer cela. Car personnellement, je pense que ça va être beaucoup plus que ça», a-t-il commenté devant les journalistes. 

Sur ce volet, Ericsson semble ne pas vouloir laisser passer la vague et y voit, là aussi, un potentiel business. Un nouvel encodeur vidéo est en cours de développement par Ericsson qui permettra, en effet, d’améliorer la qualité de la vidéo d’une simple caméra HD au point d’arriver à un résultat semblable à l’Ultra HD. Et qui dit ultra HD, dit un stress supplémentaire sur les réseaux. C’est de cette optique que Ericsson a dévoilé également sa solution de monitoring en temps réel du QoS de chaque client. Il sera, de ce fait, possible d’opérer des changements en temps réel sur le réseau pour remédier aux éventuelles dégradations de la QoS. Mieux encore, l’opérateur pourra, toujours en temps réel, de voir les zones géographiques dont la qualité a subi une dégradation. Tout ça, pour que le service technique soit plus proactif afin de prévenir un boom d’appels sur le SAV et des plaintes de la part des clients (ce qui équivaut, donc, à un plus fort taux de résiliations).

Les assureurs de voitures seront, pour leur part, tout aussi heureux d’apprendre que le concept de la voiture connectée leur permettra de voir si leur client respecte les règles de conduite. Ceux qui les respectent pourront, donc, payer moins cher leur contrat d’assurance. Et ceux qui confondent la rue avec une piste de Formule 1, payeront plus cher leur contrat.

Quant aux automobilistes, ils seront plus que ravie d’apprendre que leur voiture enverra des alertes en cas de panne inopinée ou dans une situation de danger afin qu’ils soient secourus à temps. Même s’il n’y a pas de couverture réseau.

Bref, on l’a bien compris, l’innovation pour Ericsson n’est pas la technologie de transmission, mais plutôt son schéma d’exploitation. Ainsi, le cloud (pour réduire les charges sur les opérateurs), les services managés et les services à valeur ajoutées grâce aux objets connectés (comme les voitures), seront les mots d’ordre dans un avenir très proche.

Mais quid de la Tunisie ? Allons-nous continuer à rester de simples exportateurs de ces innovations dans des dizaines d’années ? Pas si sûr. Ericsson se prépare, en effet, à lancer un nouveau centre d’expertise pour former des compétences en IT pour toute la région. Ce centre sera basé en Tunisie et sera disponible vers septembre prochain. Il sera destiné pour le marché méditerranéen et africain. Grâce à Ericsson, on pourra, donc, devenir de vrais créateurs de valeur ajoutée pour un marché en pleine explosion. Celui africain en l’occurrence.

Welid Naffati

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